dimanche 24 janvier 2016

La règle d'or

On m’a élevée avec du coeur.
Beaucoup de folie et beaucoup de coeur.
On m’a appris sans faire exprès,
Ils m’ont appris sans le vouloir,
À voir et vouloir tous les cœurs.

On m’a dit qu’avoir du coeur était la règle d’or.
On ne m’a pas caché que ça ne garantirait
Jamais
La chance ni la reconnaissance.
Personne ne m’a promis la lune.
Mais on m’a juré que j’aurais
Toujours

Ma richesse,
Celle que personne ne sait voler.

J’ai dit oui oui et j’ai encaissé des sacrées
Volées ;
De ceux qui avaient d’autres lois.
Et puis, une fois à terre pour la millionième
Fois,
J’ai dit que je ne voulais plus de ce chiffon de règle,
Que l’or, y en n’avait pas,
Que c’était du chiqué tout pourri.


L’air sibérique a soufflé dur. Il faisait noir.
Grotte.



Et puis en fait oui,
la règle d’or, je l’ai reprise.
Tout petit à petit.
On avait bien raison,
Même avec beaucoup de folie mais beaucoup d’amour.
Et j’ai senti combien le cœur
Était aimant et fou.

J’ai eu peur.
J’ai eu raison.
J’ai peur.
Je sais pourquoi.
Mon corps est plein de cœur,
D’embrassades,
De douceur,
De caresses,
Les caresses les plus douces
Aux joues les yeux fermés,
Dans les cheveux et sur le front qui s’en déplisse.
Mon corps transpire de cœur.
J’étreins les draps, la fidèle peluche.
J’étreins ma propre poitrine,
Les bras en croix
Pour aimer fort
Un corps,
Un cœur,
Un dos,
Comme je ne peux personne.
Mes mains sont vides
D’autres que moi.
Mon cœur, mon corps, trépignent
D’aimer
Même une seule nuit.







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