Mon
corps est mien.
Mon
corps est ma chose.
Mon
corps ne doit pas
sans
moi.
Il
n'est qu'un bout
et
moi ?
Il
me devance,
il
court devant.
J'ai
beau sprinter,
rêver
de lièvres,
je
reste la tortue
qui
perd.
La
vraie,
pas
celle qu'on fait croire aux
enfants,
les
pauvres.
Mon
corps est un chewing-gum.
Il
s'étend,
se
rétracte,
s'embullit,
se
plaque aux os,
comme
il le veut,
sans
moi.
Où
donc suis-je tombée ?
J'ai
perdu les manettes
du
vaisseau
qui
me colle à la peau.
Il
fait des va-et-vient
à
sa guise,
des
pirouettes,
des
loopings,
ou
reste satanément
épuisé
quand
j’attends tout le
contraire.
Je
ne suis plus
rien,
je
suis une autre,
une
autre m'habite
et
me tire par le bout du
nez.
Je
suis un ballon
qui
gonfle
et
se
dégonfle
dans
tous les sens.
J'en
perds le nord,
depuis
longtemps
bien
sûr.
J'en
appelle au
frère
en boîte.
Il
ne dit rien.
Il
ne fait rien.
Je
suis un jouet
dans
les paluches
de
qui donc ?
Il
ne s'est pas même
présenté.
Peut-être
parce qu'il ne
parle
pas encore,
que
c'est de l'intérieur
d'un
utérus
qu'il
tient les rênes.
Qu'elle
ne veut pas l'entendre
le
bébé qui l'a choisie.