Sentir
ses poumons
râler
souffrir
de
chaque
inspiration.
Eux-mêmes,
les
increvables.
Jusqu'aux
cimes
du
monde.
Ils
peinent
comme
des petits vieux,
comme
de grands asthmatiques
qu'ils
n'ont
jamais
été.
Mais
ils demeurent
à
l'intérieur.
Les
bras,
les
jambes
marchent
et
attrapent
comme
si
de
rien n'était.
Tout
va bien
dans
le meilleur des mondes
possibles.
Les
poumons même
dans
leur douleur
restent
muets.
Qui de
vous,
de mon
corps,
dira
mon atroce douleur ?
Qui la
hurlera
enfin ?
Aucun
n'en a le courage ?
Aucun
n'en a le pouvoir ?
Moi-même,
je ne
la vois pas.
Moi-même,
je
dois l'imaginer
à
moins de me torturer.
Le
corps reste intact
face à
l'intolérable
de
l'esprit
et du
cœur.
Il
bat,
il
répond,
il ne
s'écroule pas,
il ne
se démantèle pas.
C'est
un robot.
Encore
heureux !
Diront
certains,
pas
tous les malheurs en même temps !
Je
rêve d'un corps
qui me
montre,
même
en catimini,
même
juste à moi
que je
n'affabule pas.
Que je
pourrais
m'étouffer
de mon
mal.
Que
lui aussi
combat.
Il
semble,
pourtant,
bien
tranquille.
Se
réveillera-t-il
le
jour après la tempête ?
Ce
serait une belle
trahison
et il
le paiera cher.
Mes
poumons
rament
sur
l'océan
dont
tous les bords
ont
disparu.
Mes
poumons
me
disent
quelque
chose,
ils me
parlent,
eux
oui.
Mais
poursuivent
la
route
comme
ils sont programmés.
Mon
corps me trahit,
il se
tait.
Autant
que moi.
Il est
poli,
joli,
verni.
Il
cache les maux,
il est
pudique,
le
pauvre.
Et je
suis seule
dans
mes neurones
invisibles
à
lutter
comme
une
décharnée.
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