vendredi 5 février 2016

Le creux de la vague en robe turquoise

Je suis
l'immense creux
de la vague
du surfeur.
L'immense trou
avant le rouleau,
le beau
et sombre rouleau.

Je suis le creux
immense
qui touche
presque
terre,
sous les profondeurs.
Cette terre qu'on ne voit pas,
que personne ne voit.
Cette terre des drôles
d'oiseaux du
fond des océans.

Ne pas tomber jusque là.
S'évanouir avant,
comme une sirène
en voiles,
une belle robe turquoise
ondulant
à mes côtés.
Disparaître en turquoise,
au creux
de la vague.
En turquoise.
Le noir est une invention
stupide.
Le blanc du mariage
bien pire encore.

Je suis la suffocation d'avant
l'immense vague.
D'avant la nausée.
Quand le cœur s'arrête.
Quand les yeux s'exorbitent.
Celle qu'on attendait,
celle qu'on n'attendait pas,
celle qu'on n'attend jamais.
Je suis devenue toute entière
cette voûte
Pas plantaire,
sûrement pas !
Plus rien n'est ancré.
Ni d'église,
sûrement pas !
Où est Dieu ?
Voûte céleste
en pleine mer.

Maman,
Je pense à toi.
Je pense à tes mains
poignantes.
Elles ne sont pas à
portée.
Je dois
accrocher la vague
lisse
ou m'évanouir
en belle robe
turquoise
avant le fond.
Maman,
pense à la belle robe
turquoise !
Sans froufrous
mais brillante
comme la bague
de mon enfance
qui me faisait rêver
à toi et tenir
coûte de coûte
de beauté.


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