Fière
Ancrée
deux
pieds en terre
non
enterrés
stables
souples
les
bras vivants
en
arabesque si nécessaires
tranquilles
les
mains ouvertes
au
cas où.
Fière
Ancrée
Entière
Sans
trous,
Sans
précipices
Aucun
canyon du malheur.
Et
puis,
la
fissure
de
l'humain
comme
tout le monde.
La
fissure
la
cicatrice
d'une
blessure
même
oubliée
même
juste
parce
qu'on va
mourir
un
jour.
Pas
une mince blessure !
Abdel
fissure
Adèle
le
roc
la
montagne
increvable,
quand
il l'a prend
pour
la première
fois
dans
ses bras.
Il
s'avance.
Il
caresse
le
visage,
l'enveloppe,
ne
touche
pas
aux cheveux,
il
a compris,
c'est
sacré,
Pas
touche !
Personne !
Au
monde !
Il
serre
doucement
les épaules
après
avoir
descendu
le
cou.
Il
l'enlace
croise
ses bras
autour
d'elle
s'arrondit
pour
lui faire sa
coquille,
celle
qu'elle n'a pas demandée,
pas
pensée,
pas
sentie.
Et
en un éclair,
elle
flotte.
Elle
sait que
plus
jamais
elle
ne sera
entières
que
dans des bras.
Des
bras
beaucoup
plus grands
qu'elle,
beaucoup
plus doux
qu'elle.
Des
bras-baumes
des
bras de chat
des
bras chauds
des
bras qui serreront
jusqu'à
se faire
toucher
toutes
les molécules.
Fière
Ancrée
Désormais
Consciente
D'une
condition
A
la force
vivante,
elle
qui avait vaincu
la
faucheuse
impériale.
Consciente
de
sa faille
humaine
intraitable.
Jamais
sans ses bras.
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