dimanche 21 février 2016

Et si l'on n'en revenait pas ?

Le monde
corné
couillu
craqué ;
Abdel
claqué-cul
catapulté
crashé
au monde.
Il ne peut
plus.
Tout est trop
loin.
Le pas de porte,
le paillasson
s'érigent
en douves
infranchissables.
Il est
seul,
tout est
loin
trop loin,
il n'en reviendra
pas.
Ne pas quitter
le foyer
sans chaleur
sans danger.
Ne pas s'éloigner
ne plus jamais
partir.
Comment revenir ?
Comment ne pas tout risquer
alors ?

Le pas de porte,
le paillasson
parlent
de départ
de voyage
de découvertes.
Il entend
la solitude,
l'inconnu,
et l'immense peur de se
perdre
à jamais.
Il n'est
plus
qui
quoi
il se savait.
Il ne peut
plus
affronter
traverser
boxer
le monde
et
ses remparts.
Il n'avait même
jamais
lu
ses remparts
auparavant.
Il est vissé
au foyer
sans chaleur
sans danger.
Il veut
les bras,
Maman les bras,
son lit,
et ses chaussons.
Il ne dit
pas
mais
c'est ça
et c'est tout.
Abdel a peur.
A peur à en
pisser,
chialer,
rouler
par terre,
la poitrine arrachée.
Il a mal au cœur
aux poumons,
toute la cage,
aux boyaux,
tout gargouille.
C'est la panique à bord.
Tout s'emmêle et
perd sa place.
Ils pourraient
oublier
comment marcher.
Il mourrait
de peur.
Parce qu'Abdel
vient
d'ouvrir la porte
folle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire