D'un coup,
envie de cracher
sur tout
sur tous.
Ne plus aimer
tous ceux qu'on
chérissait
il y a une
minuscule
seconde.
Le monde peut
basculer
comme un répugnant
traître.
Il me laisse
m'asseoir
et être
au confort.
J'y crois
et j'ai raison.
Mais il a plus
d'un tour dans
son sac.
D'un coup,
envie de pincer
jusqu'au sang,
les lus doux
des amis,
les tout-petits
et les vieux faiblissants.
D'un coup,
le monde parait
méchant.
Je voudrais
être seule
sans le monde
qui me suit
partout.
Sale toutou !
D'un coup,
je profanerais
tout ce qui compte.
Je vendrais
mon corps
et mon âme.
Je serais
mes griffes
et mes crocs.
Mes oreilles
pousseraient
et ma queue.
Je serais
quatre pattes.
D'un coup,
c'est la haine
qui reprend
tous ses droits.
Elle réchauffe
les artères.
Ma bouche
se tord
et presque
grogne.
Sourire n'existe
plus.
Sauf les narines
fumantes
pour savourer
l'emprise.
D'un coup,
le cœur est
tombé
au fond du
grand canyon.
Et la bile
goûte
la langue
hérissée.
Le cœur est
tombé des
millions
de putains
de fois.
Des millions
de putains
de fois
où il s'est
évanoui.
Et puis,
il a pris l'habitude
et cessé
de se répandre.
Pleurer n'empêchera pas
et retomber
dans une heure,
peut-être,
même.
Sale toutou
de monde
qui suit
partout
partout.
Des millions
de fois
usantes,
révoltantes,
aveuglantes.
Le cœur a fini
par se taire,
serrer les dents
et se muer
en fin stratège.
Les livres sans pulpe,
blanches de colère,
il tombe
sans douleur
et se moque
du monde qui
se répète.
Il fait voler
en éclats
l'univers :
Tu n'es qu'un faux.
Tu n'es rien si
tu ne m'as,plus.
Tu n'exister qu'avec
et contre moi.
Sale clébard assoiffé !
Le monde est penaud,
queue entre les jambes.
D'un coup,
je préfère détester
le monde
et lui ôter
sa vérité.
Me fermer
sur mon cœur
et ignorer le reste.
Je préfère détester
le monde
tout entier
tout
entier.
Pour ne pas
insulter
celui
celle-là.
Pour ne pas
le pendre
à la gorge.
Asphyxier
l'auteur
présumé de
mon cœur dans
un pauvre trou
à rats
au fin fond
d'un désert
de Lune
sans rien d'autre
que
des cris.
D'un coup,
je préfère
faire
valdinguer
toute la table
et immense fracas,
seule,
dans mes yeux ;
plutôt qu'une
assiette
en plein visage
ouvert
du pseudo-criminel.
D'un coup,
je sais
tout ça.
Je préfère poignarder le monde,
la plume aux doigts.
Que chacun puisse savoir
que le monde usurpe.
Et quand même,
après cela,
maintenant,
je reprends
le bouchon et
ferme l'orduraie,
les lèvres sans pulpe.
Jusqu'aux ongles et
poils,
sur mes gardes.
Le monde aussi
lisse les yeux
et m'observe.
Il sait que je suis
une bombe.
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