Il
y a un mois,
d'un
coup d'un seul,
Papa
au trou,
celui
que vous voulez,
le
31 décembre ce con ;
il
y a dix jours,
Maman
nous a quittés,
c'est-à-dire
oui quittés
elle
a claqué la porte
à
coups de cachetons ;
hier
absente,
le
frère à Saint-Anne à gérer.
Jamais
deux sans trois.
Ce
n'est qu'une fiction ?
Qu'un
texte ?
écoutez
-bien ;
regardez-bien ;
souvenez-vous.
Voilà,
vous
l'avez trouvé
cette
réalité.
Continuons
donc ;
elle
revient aujourd'hui,
belle,
haute,
fière,
et
gentille,
encore.
Egale
à elle-même.
A
la dérobée,
on
peut la voir seule,
à
son bureau,
le
visage noir,
les
rides enfoncées dans la peau,
au
poinçon,
tailladée
presque,
le
visage ravagé.
Mais
encore faut-il chercher.
Ceux
qui non
s'étonnent :
«C'est
une vraie machine cette femme !
- Elle est sacrément courageuse !
- Ouais, ben franchement moi ça me choque. Sacrément glaciale oui !
- C'est vrai qu'elle a pas l'air.
Ils
se retournent.
Elle
est là.
Elle
a mis bas les masques.
Ses
yeux sont rouges de larmes et de rage
au
bord des yeux et des lèvres.
Elle
ne joue plus à rien.
Ils
reculent.
Ils
se taisent.
Elle
n'a plus l'air du tout,
plus
rien du tout.
Elle
leur cracherait dessus,
la
belle et gentille femme qui se dresse
devant
eux,
l'insensible.
Elle
est brûlante.
Elle
ne bouge pas.
Ils
reculent encore.
Elle
ne bouge pas encore.
«Choquant ?
Qui est choquant ici ? »
…
Elle
hurle : « Qui est choquaaaaant ? »
…
« Bande
de connards.
Les
apparences vous suffisent hein ?!
Ce
n'est faute d'être
prévenus
à ne pas
y
croire.
Mais
vous vous contentez d'un masque
et
d'une allure,
d'un
habit
et
d'un sourire.
Pauvres
débiles profonds !
J'ai
honte d'être votre congénère. »
Elle
se dirige lentement vers la porte
et
lance pour finir :
«Et
si j'avais sauté ? »
Elle
le regarde
par-dessus
son épaule,
les
larmes inondant son visage
poli
et ses yeux
calmes.
Qui
es-tu ?
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