samedi 24 mars 2018

Traverser les portes et les airs

Quand l’oreille d’en face,
Voisine chaleureuse et chérie,
Se ferme,
La porte se claque
Irritée
Ou juste
Nonchalante,
Inintéressée
Ou juste
Lourde.
Oh non non non !
Pas de jmenfoutisme
Ni d’agression
A mains armées,
La porte se referme
Un peu sans que l’oreille voisine,
Maîtresse des lieux,
S’en aperçoive,
Un peu à la légère.
Légère...
Fille facile...
L’oreille voisine est une
Rêveuse,
Dans les nuages,
Regarde comme elle est belle,
À voler dans ses airs...
La mienne
D’oreille
attend,
Aux aguets,
Menton levé,
L’oeil grand ouvert,
Fixant la poignée
Et le moindre de
Ses
Frémissements.
Mon oreille
Et tous les autres la
Suivent,
Elle emmène son
Monde de sens et
D’attentions,
Toutes les portes sont
Ouvertes.
Bien trop ouvertes,
Aux quatre vents
Et l’univers s’engouffre
Et tourbillonne.
L’oreille est seule
A entendre et
Lire les chants
Qui l’enveloppent.
Elle en fait son affaire,
Souvent,
Il en va ainsi,
Pas de drame galactique.
Mais toujours non,
C’est impossible ;
Et toujours
Est comme jamais,
A ne jamais
Claquer assurément.
Pourtant,
Bizarre bizarre...
L’oreille d’en face est
Toute voisine,
Toute là,
Toute proche,
Toute douce
Parfois,
Mais elle est sourde
Aux chants qui me
Dansent et que
Je danse
pour elle.
Belle à rêver dans ses airs ?
Drôle oui
Quand on peut rire,
Quand on a foi
En soi.
Belle ?
N’en demandez pas
Trop
A mon oreille
Déjà suturée
Et mille fois mangée
Comme les poings,
Pour ne pas crier
Au scandale.
Belle d’être sourde
A mon tourbillon
Intérieur ?
Certainement
Pas.
Le scandale n’est
Que le mien
Et la vie,
C’est tout.
Chacun ses chants et danses
Et la salle de bal
Est un fake.
L’adolescent sait,
Lui,
Seul dans sa chambre
Face à son miroir.
Ta danse ne se dansera
Que seul.
Pas de pleurnicheries,
Ni de pessimisme
Amer
Complaisant.
Réalité franche,
La franchise que tout le monde
Loue,
La voilà donc !
Pas celle-là que tu voulais
Entendre ?
Trop tard,
Franchise est franche de tous
Les sens.
L’oreille d’en face
Rêve
Et la porte claquée au
Nez
Reste
Sagement
Inerte.
L’oreille d’en face,
Chaleureuse et chérie,
Il faut l’aimer comme ça,
Et danser
Avec les mots
Qui eux,
Traversent les
Airs,
Même les plus
Sourds nébuleux,
Loin de la terre
Et des vivants.
Les mots et l’encre,
Les portes peuvent se
Fermer,
Ils se faufilent
Dans trous de serrures et
Interstices.
La danse et les chants
S’écrieront
Alors.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire