On
dit que
nez
et oreilles
toute
la vie
grandissent.
Sont-ce
les seuls ?
Il
y a le dos qui se
rabougrit,
les
pattes aussi,
les
doigts qui se
recroquevillent.
La
mémoire qui s'
atrophie.
Ceux
qui poussent encore,
mis
à part les cancers,
ce
sont nez et oreilles.
Les
oreilles peuvent démarrer
déjà
grandes.
Le
nez plutôt mini.
Alors
on prend des années,
du
pif,
de
la feuille.
On
sent et comprend
davantage.
On
dit aussi qu'on finit de
grandir.
J'ai
toujours trouvé
désolante
cette
phrase :
« j'ai
fini de grandir. »
Meuh
non cocotte !
On
n'a jamais fini de grandir !
Et
c'est reparti pour un tour !
Pour
tous les tours jusqu'à la
crevaison
finale.
On
grandit
des
nez et oreilles,
on
l'a déjà trop dit.
On
grandit de
sa
liberté,
celle
de l'intérieur
qui
pourrit ou nourrit la vie ;
on
grandit de
son
empathie,
qu'on
doit toute construire
parfois ;
on
grandit de
son
expérience,
elle
qui fait hausser les épaules
et
sourire ;
on
grandit de
son
respect des autres
et
de soi,
finalement
bien plus,
la
tâche la plus ardue ;
on
grandit de
ses
luttes,
vaines
à laisser passer,
essentielles
à jamais lâcher ;
on
grandit de
son
rire, de
ses
nuances, de
ses
choix, du
sens
et du non-sens
et
leur coexistence.
On
grandit jusqu'au dernier
souffle,
si
et
seulement si,
on
le veut bien.
Ne
grandit pas qui juge et trône
la
vie.
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