mercredi 7 mars 2018

Grandir

On dit que
nez et oreilles
toute la vie
grandissent.
Sont-ce les seuls ?
Il y a le dos qui se
rabougrit,
les pattes aussi,
les doigts qui se
recroquevillent.
La mémoire qui s'
atrophie.
Ceux qui poussent encore,
mis à part les cancers,
ce sont nez et oreilles.
Les oreilles peuvent démarrer
déjà grandes.
Le nez plutôt mini.
Alors on prend des années,
du pif,
de la feuille.
On sent et comprend
davantage.
On dit aussi qu'on finit de
grandir.
J'ai toujours trouvé
désolante
cette phrase :
« j'ai fini de grandir. »
Meuh non cocotte !
On n'a jamais fini de grandir !
Et c'est reparti pour un tour !
Pour tous les tours jusqu'à la
crevaison finale.
On grandit
des nez et oreilles,
on l'a déjà trop dit.
On grandit de
sa liberté,
celle de l'intérieur
qui pourrit ou nourrit la vie ;
on grandit de
son empathie,
qu'on doit toute construire
parfois ;
on grandit de
son expérience,
elle qui fait hausser les épaules
et sourire ;
on grandit de
son respect des autres
et de soi,
finalement bien plus,
la tâche la plus ardue ;
on grandit de
ses luttes,
vaines à laisser passer,
essentielles à jamais lâcher ;
on grandit de
son rire, de
ses nuances, de
ses choix, du
sens et du non-sens
et leur coexistence.
On grandit jusqu'au dernier
souffle,
si
et seulement si,
on le veut bien.
Ne grandit pas qui juge et trône
la vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire