vendredi 16 mars 2018

Re re re et étrangère à moi-même

Cette
ruade
reculade
dérobade
devant la tâche
de re-machin
re-truc,
de
vérification.
Tout re-re-re.
Relisez-vous !
Réécoutez !
Recomptez bien !
Regardez derrière vous !
Re-re-re
comme un refrain.
Tout est à re- !
Pas tout bien
heureu-
sement.
Et je suis alors
un grand dada
qui courbe l'échine
ou plutôt
replie son museau dans
son encolure,
tentant de rester
fier
mais les sabots
centimètre par centimètre,
malgré le sens des aiguilles
du monde,
qui
rétrogradent.
La piétinade,
pas impatiente,
exaspérée,
de devoir
se retourner sur
l'agi,
l'écrit,
le dit.
Trop tard putain !
Pourquoi re re re ?
Parce qu'il n'y a de trop tard
que
pour les sabots
en crinière.
Parce que tu avanceras plus vite
en reculant
d'abord !
De quelques pas.
Ce ne sera pas le même
chemin.
Tu verras.
Non ! Non ! Non !
Je n'y retournerai
pas.
Pas de re re re.
Pas de temps à perdre.
Tu veux dire...
pas les couilles ?
Plus le temps de peur !
Les miroirs me débectent !
Ils réveillent les insectes,
insidieux,
intestins.
Je fais re re re
et je ne me
connais plus,
ce n'est pas moi
l'agi,
l'écrit,
le dit.
Etrangère à
moi-même.
Je ne reconnais
rien mien.
Je ne sais plus d'où
vient
viens
rien.
L'asphyxie de
l'inconnaissance de
Je
Mon
Ma.
La peur de
la bêtise
mienne
chienne
en pleine tête.
T'as la Police dans ta tête toi,
non ?
Et re re re la
rappelle
oui !
Allô oui Police Nationale j'écoute ?
Une récidive en cours !
J'accours
j'accours.
Tu ne t'échapperas pas.



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