Quoi en penser de ces aïeux
borgnes
sourdingues ?
On ne les connaît que vieux et déglingués.
Ils veulent nous faire entendre leur brillant,
en haut de l’affiche
il y a des décennies.
Mais à huit ans,
on n’en a pas même
bouclé une de décennie.
Alors, les grands-parents sont des toujours vieux
toujours pourris.
Je me dis que c’est de leur faute
si je ne suis pas bien normale.
Ils sont tellement coulés,
vieux camemberts,
L’odeur et tout,
Plus rien de net,
Plus rien de sortable.
Et ils se montrent.
L’une se pavane encore comme une
pompom girl,
désuète,
débile pour tout dire.
L’autre déblatère continument ses théories
en chœur avec la girl,
le self made man
regarde de haut
le reste du monde,
sera bientôt cloué de force
au lit,
comme les plus humbles.
T’es plus qu’un vieux mon vieux !
La troisième
Se pelotonne dans ses jours gris,
Le corps et l’âge enfin se mettent au pas
De la douleur.
Elle a attendu toute sa vie d’être enfin vieille et ridée,
A l’extérieur comme à l’intérieur,
La vie n’était pas si laide, dit-elle.
Tu parles !
La looseuse qui ne veut pas finir
encore pire.
Et puis the last but not least
le clown blanc
en costard sale jour et nuit,
ni chic ni fun
un ennuyeux
et y a pas d’âge pour ça.
Correct et dépositaire d’exactitude,
il s’impose.
Il croit qu’il y a des choses
dans la vie
qui ne se périment pas.
Si usé et si naïf encore.
On a seulement huit ans mais on fait
Pffff !
Aux chiottes le vicoque !
.
Il faut attendre des trentaines d’années
des centaines de lumières
des milliers d’impressions
des milliards d’imperceptibles drames et miracles,
et on se rend à l’évidence.
On a été
impitoyable descendance.
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