lundi 21 avril 2014

Jour clochard

Jour clochard
Jour cafard
Noir broyé.

Des années sombres et froides,
Maigres et sèches,
Sèches sans envie.
Des souvenirs qui donnent la moue de dégoût,
Celle des mêmes tout petits
A peine nés
Que traverse l'amertume.

Des années à courir derrière les grands marathoniens
De la vie,
Ceux qui courent sans penser
Ni réaliser
Leur talent.
Pas plus que le quotidien sec et mietteux,
Sans garniture
Sans fioritures.

Des années ennuyées frustrées saignées
Pas pour autant reniées
Mais pourvu qu'elles demeurent en arrière du convoi !
En quelques jours,
Les années folles réapparaissent
Beaucoup plus tendres
Beaucoup moins vives
Mais là quand même.

Et je retrouve cette rudesse,
Cette tâche infinie
Ces désespoirs
Ce cœur qui tient aux veines
Et plus à l'âme,
Cet esprit qui s'écarte
Et se désintéresse
Ces jambes qui voudraient replier
Leurs muscles
Tous qui voudraient s'arrêter
Reprendre leur souffle
Pleurer
Pleurer
Pleurer
Sans autre mission
Qu'être encore là.

Une overdose d'humains
Un immense trou de soi
Un rêve de solitude
Une grotte qui mange le ventre.

Jour clochard
Jour cafard
Noir broyé.

Et le corps est en pierre,
L'esprit suinte ce qui lui reste de candeur
Et autres petits nœuds.
Tout disjoncte
Rien ne redémarre
Toutes les alarmes clignotent
En silence.

Je suis un corps
Une pierre pas assez grande pèse
Dans le fond des tripes
Et a roulé les bons vivants
Sur son passage.
Je remplis l'espace vide
De nourriture rassurante
Inopérante
Je me sens
Après cela
Plein et vide
Gonflée sans être
Gonflée d'une pierre et ses satellites ingérés
Toujours entiers
Gonflée de plaisirs
En souffrance
Qui pourrissent
Et nourrissent
La sale pierre.

Jour clochard.
Jour cafard
Noir broyé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire