Faible d'esprit
Faible de cœur
Tu cours les rues
Cache-toi et pleure
Ou bats-toi et gagne !
Honte au faible !
Faible d'esprit
Faible de cœur
Tu brasses ton air
Rumine et pleure
Ou sors et vis !
Honte au faible !
Faible d'esprit
Faible de cœur
Tu bois tes plaintes
Saoule-toi et pleure
Ou cesse et vainc !
Honte aux faibles !
Faible d'esprit
Faible de cœur
Tu mâches ta langue
Saigne-toi et creuse,
Ou dis et passe !
Honte aux faibles !
Les braillards
Ceux qui appuient
Sur le crâne
Du noyé
En beuglant
Leur mépris.
Les fortiches
qui se croient
Si faciles
Si tranquilles
Dans leur vie
De coton.
Les toquards
Ceux qui vantent
Les mérites
Du bonheur
Des amis
Et des fleurs.
Les postiches
Qui déglinguent
Le réel
Et ses règles
En brillant
Jusqu'aux dents.
Si une fée marraine
m'avait couvée
et proposé
Trois voeux
chaque mois,
J'aurais hurlé
Haut et tonnante
A l'injustice.
J'aurais exigé
Sans appel
Ma part du gâteau.
J'aurais détruit
Sans retour
Mon immonde monde.
J'aurais aussi massacré
Impunie
les impies
Mécréants
Sceptiques
et autres hérétiques
De la souffrance
Invisible.
Je les aurais
Regardés
Se répandre
en supplications
et larmes brûlantes.
Je n'aurais pas bougé,
Je n'aurais pas été coupable.
La fée
Ni les massacres
N'ont existé.
De tout mon cœur
Je l'avoue
Je les ai rêvés
En robe de
princesse
Déchue.
Je les laisse
aujourd'hui
A ceux qui restent.
Je n'en ai plus besoin.
J'ai trouvé ma baguette.
J'ai trouvé ma magie.
Je suis ma propre fée.
Et chaque jour
qui se passe,
Je remercie
Dieu
et les autres
et toutes les providences
de vivre sans massacres
Et sans fée.
Mais les imbéciles
et sans cœur
vivent toujours
Ça et là
Et partout.
Ce sont des proches parfois,
De gens que j'aime
et ils entonnent le refrain
Du
Faible d'esprit
Faible de cœur
Honte aux faibles !
Je me tais
Ou presque
Si je peux.
Pas souvent
Mais.
Je me change
en Erynie
Folle de rages
si l'accusation est
portée.
Une vraie folle
si la victime
danse dans mon cœur.
De quel droit ?
Tu fais donc partie des forts ?
Non tu ne le mérites pas.
Tu as seulement une chance inouïe.
Ça a toujours été ?
Tu n'as pas fait grand chose pour,
donc.
Tais-toi !
Incline-toi !
Face à ceux qui s'ébouillantent
à chaque respiration.
Tu leur dois le respect,
Le plus grand respect.
Celui qui t'impose le silence.
Implore-les de t'apprendre !
Soumets-toi à leurs douleurs !
Traverse tout seul cet enfer !
Et tu pourras parler.
Et tu cesseras
Alors,
par enchantement,
n'est-ce pas ?
de trier
Faibles et forts.
Tu serais un vrai fou
de maintenir
ta théorie.
Et si tel était le cas,
fou aliéné,
Tu béniras
le jour venu,
Ceux qui t'auront
Pansé.
De quel droit
Sentences-tu ?
Sermonnes-tu ?
Tu es pauvre d'esprit.
Ravale tes sales paroles
et écoute
mon amie
mon être cher
qui se bat sans relâche
et que tu désignes de
Faible.
Ferme ta grande et bovine
bouche !
Tu n'as jamais rien entendu.
Tu n'as jamais rien écouté.
Certainement
tes propres entrailles,
les premières.
Tu auras peur.
Et déjà,
tu saisiras
l'ampleur
de ta bêtise.
Et tu penseras peut-être
à admirer
les indigents
les délirants
les loqueteux
tous sanguinolents,
qui continuent
De se réveiller
et de t'aimer.
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