L’estomac est un fou
un absolu toqué
un gonflé
dégonfleur.
Jamais
dans
son assiette.
Toujours
au-delà
en deça.
En trop ou pas assez.
L’estomac n’aime rien
ou aime tout,
on ne sait pas
où en être
avec lui.
c’est le gueulard de
service.
celui qu’on entend
quand tout le monde
prend sur lui.
L’emmerdeur.
L’invétéré
qu’
parfois
on aimerait étriper.
On en a tous un
au travail
et en famille.
Partout où l’on passe
et passera,
il y aura l’emmerdeur
de service.
C’est son job de
vivant.
On l’accable,
on l’accuse. Ce que c’est agréable !
N’est-ce pas ?
Quelqu’un à accabler.
Quel délicieux hobby !
Sans remords.
Sans culpabilité.
Il l’a bien cherché.
L’estomac est le même
type
à l’intérieur
de moi.
C’est un vrai trou du cul
quand il s’y met.
Et il ouvre toujours
sa gueule.
Sa gueule,
parlons-en !
Ta gueule d’ailleurs !
Gueule de glouton.
Gueule d’attardé.
Gueule de clochard.
Gueule de gueulard.
Le révolutionnaire
de toutes les batailles.
Jamais coiffé.
Le type en vrac.
Il n’est pas sale.
Je vous vois venir
avec
vos
idées reçues !
Il n’a pas non plus fait 68,
je ne l’aurais pas permis.
Je n’ai pas tout
pouvoir
mais de même !
droit de veto.
Mais qu’est-ce que tu crois ?
Que tu as pu tout surveiller ?
Il a fait 68,
comme tous les potes,
ma vieille réveille-
toi !
Bref, je déteste cette
conversation.
Mon estomac est un chieur.
J’ai commencé
en disant
c’est un fou !
Il n’est pas fou,
c’était une drôle
de façon
de dire
que c’est un sac à merde.
Il fait chier,
du matin au soir
même la nuit,
il m’emmerde encore.
Je n’ai jamais aimé
ceux qui
trouvent toujours
à redire.
Qui râlent à tout bout de
chant,
et qui passent sur les joies.
C’est d’une malhonnêteté
crasse.
Eh bien oui
je l’admets,
mon estomac est un menteur,
un malhonnête qui
se plaint
sans cesser,
expert en jérémiades.
Un cochon de
parisien
arrosé.
Quand je lui ferme
son caquet
d’exaspération,
il trouvera
un moyen
de se rappeler
à moi.
Bouderie stupide,
du genre nauséeuse
ou acide.
Le chieur
dans toute sa splendeur.
Je me dis
que je ne serai
décidément jamais
tranquille
puisque
bien entendu
cet imbécile
est
indispensable.
Je suis bien
en colère
contre mon estomac !
Et je dois encore faire avec,
des décennies à vivre !
Je supporte bien l’emmerdeur
de service
au travail
en famille.
Mais celui-là
agit
de l’intérieur.
Il est minant.
Mineur.
Frondeur.
Creuseur.
Marteau-piqueur.
Tailladeur.
Insupportable
pourfendeur
de nuages
insensibles
au restant
des organes.
Et s’il n’était pas là ?
Je lutterai contre le vent.
C’est un bien pire ennemi.
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