lundi 20 octobre 2014

montagne de colère

le souffle coupé
petit
rentré
inerte
à l’idée de la montagne
russe
à venir.

les poumons retournés
comme des gants
pas finis
amputés
rétrécis
dos à l’air
qui sera le prochain traître
en fusion.

tous attendent
presque avec impatience
pour que les nerfs
ne lâchent
pas
trop
tôt
à force
de monter
les crans.

tous attendent
à la suite
des yeux
rivés à l’horizon
la prochaine
déferlante
hors de ses gonds
et dégueulante.

elle n’arrive pas encore
et
tous se tassent
serrés les uns
contre
les autres,
serrés les uns
avec
les autres,
main dans la main
pour une fois,
pour ces fois où l’on
a trop peur
pour être
unique et fier,
au fond
de la poitrine.

les grands intestins se sont
rapetissés
humblement et
faufilés pour
rattraper
les autres
à l’étage,
l’estomac
est vite vite
remonté
d’un palier,
il a davantage
l’habitude,
certains ne peuvent
pas
tenter
l’ascension
et
se contentent
de tirer
toujours
plus
sur l’infinitésimal,
les ovaires utérus
se recroquevillent
et se font oublier,
s’oublient eux-mêmes.

Et les grands yeux travaillent.
les yeux
scrutent et hantent
l’horizon
à la recherche de
la montagne russe.

Elle n’arrive pas
même si le sol tremble par
moments.

ce corps
vient d’un pays
tranquille,
désertique par endroits,
clairsemé d’autres,
vallonné
canyonique au pire
mais jamais
montagneux
jamais d’escalade
jamais de ravines
mesquines
jamais de douloureux dénivelés
au bout d’une corde
à se pendre
et qui n’en finit pas ;
d’énormes trous noirs
ça oui
mais astronomiques
dirait-on,
et pas normaux
et on les sait
et d’un coup,
brutaux
pas le temps
de penser.

ce corps ignore
avec son âme,
ils ont beau
faire ensemble,
les folies
des hauteurs,
il a
ils ont
le vertige
sur une chaise
et quitte à avoir la nausée,
ils préfèrent
la chute libre
en sous-sol
encore plus près
du cœur.

le feu
les flammes
sont purement
et simlplement
infernaux pour ce corps
et son âme,
ils ne sont pas
construits
pour les montagnes
brûlantes
qui ricanent
et ne respectent
rien.

Après les montagnes russes
et de lave,
ils ne restent plus rien.
Tout est en deuil.

Qu’on en me force pas.
Qu’on ne me demande pas
d’aimer les éruptions
et les cris.
Je ne suis pas de ceux
qui crient.
Laissez-moi pleurer en silence.

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