lundi 6 octobre 2014

Patate chaude

La journée
est un terrain miné,
un champ de patates chaudes
en vol
et loopings
qui shootent
les intrus contrevenants.
C’est-à-dire
sans autorisation expresse
qui s’avancent au-delà
du
barbelé.
La journée
est prête
à lancer ses grenades en
purée,
à salir
brûler,
humilier,
enterrer.
Je suis
au seuil
de cette ennemie
aux cheveux serpentueux
dressée devant moi
pétrifiante
si un pas de plus.
Je piétine
au perron
du champ
qui durera
tout le temps
du satané
soleil.
Que la nuit tombe !
Que les cordes pleuvent !
Que tout soit donc fini !
avant le commencement.
La journée
est sur le pied
de guerre ;
je suis une déserteuse.
Je refuse
un nouvel affrontement
une mitraillage
en patates,
les cloques invisibles
et l’angoisse méconnue.
Je sais
pourtant
la vie
c’est des patates
et des carottes
et des navets
en purée
pourris.
Et fins de vie en légumes.
Il y a
aussi
tout ce qui est
formidable.

La journée est un
diabolique
lundi.
Je dois me mettre en
conditions.
C’est l’Armée du Lundi.
Pas de salut
pour les purs
carnivores.
Les patates et acolytes
les achèveront
sans états d’âme.
Que chacun mette
de l’eau
dans son
vin,
de la patate
dans son bœuf
et de la carotte
dans son gibier.
C’est bien cela la clef
de la
bataille.
Dompter
et
adopter
la patate
et autres
énergumènes fibreux.
Les faire entrer
dans mon
menu
au même titre
que les soi-disant
plus nobles.
Et ne pas subir
la pâtée.
La patate
n’est pas une si
cruelle que
cela.
Elle n’est pas malveillance.
On la dit chaude
et on la re
et pousse.
Alors bien sûr,
elle se met en boules !
C’est bien normal
non ?
Bref,
il faudra faire avec
et la patate
rafraîchira
tranquillement.
Elle se logera tout
simplement
dans la paume d’une
de
mes
mains.
Comme si
on l’attendait.
Tout tranquillement.
Et je l’aurai pour moi
tout contre moi
la patate chaude,
la patate douce
à caresser
et envelopper
prête à bondir
et
exploser
pour me défendre.

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