lundi 13 octobre 2014

Je survivra

L’esprit vif
en chute libre,
de plomb
d’un coup
au fond
du talon
gauche.
Une
sensationnelle
déflagration.
En apesanteur
plus en plus
asphyxiée,
tenir le
cou
les yeux
droit et devant.
Puis,
le barrage
lâche.
Les tonneaux
valdingagués
sans airbag
du tout en haut
du crâne
au plus profond
du corps.
Le haut le cœur
qui s’ensuit
l’énorme tsunami
nauséeux.
Plus de faim
plus d’envie.
La chute ne dure
qu’une toute petite
seconde.
Mais elle imprime
sa brûlure
tout le long de son
passage,
du sommet
jusqu’aux
souterrains.
La brûlure fait
hoqueter
de douleur
et de rage.
Parce qu’en une
minuscule
seconde
tout s’est effondré,
plus rien n’en vaut la
peine.
On a perdu le sens.
La brûlure
dure
et dure
la nuit
le jour.
On ne sait pas si
ce sera mieux
quand
elle cicatrisera.
On est humain,
on a peur.
On croit toujours
que cela ne s’effacera
jamais.
Je sais que c’est faux,
que les tendres marées
repasseront
d’avant
en arrière
pour nettoyer la
plaie.
Mais aujourd’hui,
demain et
sans doute
le lendemain encore,
la plaie
restera suintante
et odorante.
Une plaie répugnante,
la chair
absolument à vif.
Rouge
comme une crête de
coq.
Aussi tonitruante.
La plaie
dont on n’a
pas même honte
tellement
elle tue le monde.
Pendant une
seconde
de trop,
l’univers s’est éteint,
je suis morte.
Tous mes os
se sont
brisés
en même temps.
Fissurée
de la tête aux pieds.
Ils ont explosé
de tension
de douleur
de désespoir.
Une millionième fois,
reprendre le chantier
de la confiance
à la base.
Tout refaire.
Le bel édifice,
toujours plus beau,
j’en suis toujours plus
fière,
année après année,
qui tombe en poussière
comme un lâche.

Instantanément.

Fulgurance foudroyante.

Je suis surprise
toujours surprise
dans ces effondrements
de ne pas tomber
à plat ventre
sans plus rien
pour amortir
ma poitrine en
feu
et mon visage sans forme.
Je reste debout,
chancelante
mais jamais davantage.
Alors que,
pendant une
seconde
de trop,
j’ai disparu.
Je reste debout,
malgré la catastrophe
de mon être.
Je est un fou.
Je resterait debout
je ne sais pas jusqu’où.
Je combat jusqu’au bout
des entrailles.
Je est un fou
qui survit
à son propre anéantissement.
Je n’est pas un
normal.
Je veut dépasser toutes les
morts
de la vie.
Je lui en veux
parfois.

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