jeudi 23 octobre 2014

Les yeux lapins

Les yeux cachés
sprinters
de coin en coin,
jamais plantés.
De vrais lapins
jamais en place.
Une peur
panique,
de leur espèce,
d’être pris au piège
par plus forts qu’eux.
Ces yeux-là
patrouillent,
surveillent,
panoramiques.
pas mode de mouche,
(question d’ana
tomie)
mais le hibou
pivoteur
cervical
n’est pas loin.
Malgré tout,
le gros du travail
se fait
en oculo-oculaire.
Ces yeux-là
ont des muscles du
tonnerre.
Et la réactivité du diable !
Ne jamais s’enfoncer
dans l’authentique.
Diviser,
ne rien partager.
Ces yeux-là
ne sont pas
des cruels,
jamais sans doute
ils ne l’ont été.
Peut-être pas
assez
d’ailleurs.
Ce sont des fuyards,
des lapinous
stressés.
On aimerait attraper
leur frayeur
et ensemble
lui tordre le
cou.
Mais on attrape
pas même un
regard.
Ces yeux-là
scotchent le
mur.
Ils analysent en profondeur
l’état des crépis
et autres revêtements.
D’autres pupilles
les brûlent
sur place.
Ils s’asphyxient
et meurent
sur le coup.
On comprend qu’ils
évitent
ce drame.
Je détourne moi-même les yeux,
mes yeux
qui paraissent
alors bien
dangereux,
face à ces pairs.
Je les fais
promener
de tache en tache
de coin en porte.
Je reviens à leur place
de temps en temps,
Très régulièrement
pour ne pas
abandonner
le fort,
qu’on ne croie pas
à une désertion.
Je dois
être là
et là là
et relà.
Pour l’instant
foudroyant
où les yeux
en lapin
s’apaiseront
et
chercheront
un havre.
Je suis le havre
disponible
quand
les yeux
tourneront
vers d’autres
à affronter.
Je garde le cap
malgré les
circonvolutions
de mon interlo
cutrice
pour le jour où.
Ces yeux-là plongent
comme je n’ai
jamais vu
avant.
Des virtuoses de la chute
sous paupière.
Ils disparaissent
comme dans une
piscine.
D’un coup,
par magie.
Et resurgissent sur un bord
pour sortir du
bassin.
Les lunettes fixées devant eux.
Ils sont tout bien cachés,
ils peuvent
brouillonner
tant qu’ils veulent,
personne ne les suit.
On attend ou
on laisse
tomber.
Jusqu’à ce que
naisse
la confiance.

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