Le
bébé est cassé,
une
hache dans la tête,
le
corps de guingois,
rachitique.
Il
n'est
pas
même
sorti
au
jour.
Il
n'est
pas
même
encore
un
bébé.
Il
est déjà
en
forme
de
monstre.
Les
yeux
entre
lesquels
brise
la hache
ne
sont
pas
même
égaux.
L'un
gros globuleux,
prêt
à tomber.
L'autre
petit,
plutôt
chinois
enfoncé.
Pas
même
symétriques.
Rien
n'est symétrique.
Les
épaules
cahin-caha.
Déjà
trop maigres.
Les
jambes repliés
sur
la poitrine
bloquant
le
cœur
et
ses battements.
Qui
pourtant
pompe.
Pas
si régulier que ça.
Les
jambes trop près,
trop
longues aussi,
déjà
dégingandées.
Les
pieds en l'air,
ridicules.
Pas
même
sorti
à l'air
et
déjà
débilos.
Le
corps en appui,
pas
confortablement,
sur
les fesses
douillettes.
Sur
la pointe d'un
coxis
équilibriste.
Il
ne peut
pas
tomber
de
haut.
Mais
basculer
n'importe
comment
et
pire encore
bloqué
contre
la paroi
comme
une
mouche
sur
le pare-brise
autoroutier.
Alors,
petit
bébé,
étends,
d'abord,
tes
jambes.
Appuie-toi
au
bout
de tes pieds
et
redresse-toi.
Prends
place
dans
le giron.
Il
est pour toi.
Il
n'est pour personne d'autre
ici
et maintenant.
Arrondis-toi
doucement
contre
le ventre
cyclique.
Débloque
ton cœur.
Et
installe-toi
cette
fois.
Ça
y est,
tu
reprends du poil de la bête !
Tu
ressembles
à
un
beau bébé.
Et
enfin,
m'enfin !,
arrache-moi
cette
hache
infernale !
Tu
retrouves
forme
humaine.
Et
la douleur disparaît,
peu
à peu.
Le
temps que tu te rendes compte
comme
ça
crevait.
Et
commence
ta
vraie vie
dans
l'antre
de
ta mère.
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