Au
juste bord
de
la falaise,
j'ai
toujours cru
à
la limite à
pas
franchir,
sous
peine de
suicide.
Tout
juste au bord
de
la falaise,
je
me suis souvent
approchée,
penchée,
puis
redressée
pleine
de haut-le-cœur
protecteurs.
Quelques
années durant,
je
n'ai plus senti
la
falaise,
ni
son bord,
ni
l'à-pic
et
le grand canyon au fond.
Plus
rien senti en fait.
Tout
était plat.
L'encéphalogramme
presque.
J'ai
longtemps cru
m'être
alors
jetée
courageuse
du
haut de ma falaise.
Ce
n'est pas ce que j'ai fait.
J'ai
détruit la falaise
et
sa raison d'être.
J'ai
détruit toute dénivellation
pour
une plaine parfaite.
Je
n'ai pas vu
que
je n'avais pas résolu
le
bord de ma falaise.
La
falaise s'est refait
une
beauté,
avec
les hauts et les bas
de
la vraie vie.
La
plaine parfaite a rendu les
armes,
épuisée
de
platitudes.
La
falaise
bien
sûr,
n'était
plus tout à fait la même.
Mais
elle avait gardé
son
juste bord
et
son terrible précipice.
J'ai
recommencé à craindre
la
béance,
l'espace
du trou,
l'ombre
d'en-dessous.
Mais
je savais,
si
besoin était,
réaplatir
mon monde.
Jusqu'au
jour où
cela
n'a plus eu
assez
de
sens.
Jusqu'au
jour où
j'ai
pensé que
peut-être
sait-on jamais,
le
bord n'était pas
la
limite fatale.
En
tout cas,
plus.
Que
le bord était
peut-être
sait-on jamais,
la
limite
à
franchir.
L'idée
qui revient comme un boomerang.
L'idée
qui se retourne comme une chaussette.
C'est
quand j'ai dit :
« Arrête
tout et écoute. »
les
bras ballants,
une
immense vague de la douleur
s'abattant
sur moi
sans
que je bouge,
mais
que je la regarde
droit
dans les yeux
et
que j'écoute
ses
battements,
véritablement
courageuse,
cette
fois,
que
j'ai vu le tout juste bord
ne
plus être
si
fatal
ni
si
vertigineux.
Je
pense
en
deltaplane,
en
montgolfière,
en
parachute,
ou
à mains nues le long de
la
paroi
si
familière
et
parfaitement
méconnue.
Jamais
à l'élastique
Mon
Dieu !
Ca
fait peur.
Ca
casse les bras et les jambes de peur.
Ca
donne envie de dormir toujours.
Mais
l'espoir aussi
d'être
droite dans ses bottes,
la
tête sur les épaules,
les
sourcils apaisés,
les
lèvres claires et nettes,
avec
les vrais mots
et
les
vrais sourires.
Que
la fuite insensée cesse !
Je
ne suis plus la proie
du
bord de ma falaise.
Elle
est désormais
mon
tremplin
et
zou triple salto
et
jusqu'au bout du monde !
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