Quand
le passé
resurgit,
quand
il oppresse
renverse
tout
sur
son passage.
Le
passé qui réapparaît
tel
quel
à
l'intérieur.
Une
magie noire,
une
peur effroyable,
toutes
les peurs du monde
en
même temps
et
partout.
Les
furies
constrictores.
Jamais
je n'y arriverai
donc ?
Quand
le passé
resurgit,
c'est
qu'on l'a laissé
faire,
qu'on
est fin prêt
pour
le prendre
entre
quatre
z'yeux.
C'est
que toutes les peurs du monde
en
même temps
et
partout
n'auront
plus le
dernier
mot
jamais.
Quand
le passé
resurgit,
c'est
qu'on a réussi
à
se construire
peut-être
cahin caha,
dit-on,
finalement
peut-être au mieux,
au
moins pire serait sans doute plus,
juste,
se
construire
un
château
parfois
souvent
presque
toujours
fortifié
et
oublieux.
Bien
obligé pour ne pas chialer comme une gonz' sur l'Histoire.
Oublieux
jusqu'au jour
où.
Où
l'on a eu,
où
l'on a,
tout
autour,
sur
dix ou vingt ans,
ces
amies,
ces
amours,
qui
réparent,
bien
qu'on dise que
Non
ça ne se répare pas un cœur !
Bien
sûr qu'ils réparent !
Bien
sûr qu'ils colmatent !
Bien
sûr qu'ils aident à survivre puis à vivre !
Ces
amies et amours.
Ceux
d'hier
ne
seront pas oubliés.
Jamais.
Quoi
qu'ils en pensent,
quoi
que le silence dise.
Ceux
d'aujourd'hui
relèvent
quand on doit affronter
ce
passé qui
resurgit.
Ils
regardent jusqu'au fond
de
ce qu'on existe
et
les premiers
s'approchent
du feu,
brûlant,
de
l'Histoire,
et
posent la question
qui
libère la parole.
Parce
que les furies s'efforcent
encore
de
tout emmêler
nouer
à double tour.
Eux,
les
êtres que j'aime
me
prennent par la main
et
comme ils me connaissent,
et
me respectent avec la seule bienveillance
qu'a
celui
qui aime honnêtement,
savent
que je suis farouche
et
hésitante.
Ils
me prennent doucement la main,
et
me montrent le feu
brûlant,
se
mouillent eux-mêmes
pour
mes beaux yeux.
Ils
me tiennent fermement
aussi.
Ils
savent.
Et
ils ouvrent le bal.
Et
je n'attends que cela
pour
danser avec mes morts
et
mes furies
pour
qu'enfin
ils
et elles se couchent
en
paix.
Je
me couche
moi
chaque
jour,
moi
pleine de carcasses mutilées,
en
remerciant ces êtres
d'hier
et d'aujourd'hui
qui
m'apprennent
à
m'apprivoiser
et
à m'aimer.
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