mercredi 19 avril 2017

Etres aimés d'hier et d'aujourd'hui

Quand le passé
resurgit,
quand il oppresse
renverse
tout
sur son passage.
Le passé qui réapparaît
tel quel
à l'intérieur.
Une magie noire,
une peur effroyable,
toutes les peurs du monde
en même temps
et partout.
Les furies
constrictores.
Jamais je n'y arriverai
donc ?

Quand le passé
resurgit,
c'est qu'on l'a laissé
faire,
qu'on est fin prêt
pour le prendre
entre quatre
z'yeux.
C'est que toutes les peurs du monde
en même temps
et partout
n'auront plus le
dernier
mot
jamais.

Quand le passé
resurgit,
c'est qu'on a réussi
à se construire
peut-être cahin caha,
dit-on,
finalement peut-être au mieux,
au moins pire serait sans doute plus,
juste,
se construire
un château
parfois
souvent
presque toujours
fortifié
et oublieux.
Bien obligé pour ne pas chialer comme une gonz' sur l'Histoire.
Oublieux jusqu'au jour
où.

Où l'on a eu,
où l'on a,
tout autour,
sur dix ou vingt ans,
ces amies,
ces amours,
qui réparent,
bien qu'on dise que
Non ça ne se répare pas un cœur !
Bien sûr qu'ils réparent !
Bien sûr qu'ils colmatent !
Bien sûr qu'ils aident à survivre puis à vivre !
Ces amies et amours.

Ceux d'hier
ne seront pas oubliés.
Jamais.
Quoi qu'ils en pensent,
quoi que le silence dise.
Ceux d'aujourd'hui
relèvent quand on doit affronter
ce passé qui
resurgit.
Ils regardent jusqu'au fond
de ce qu'on existe
et les premiers
s'approchent du feu,
brûlant,
de l'Histoire,
et posent la question
qui libère la parole.
Parce que les furies s'efforcent
encore
de tout emmêler
nouer à double tour.
Eux,
les êtres que j'aime
me prennent par la main
et comme ils me connaissent,
et me respectent avec la seule bienveillance
qu'a
celui qui aime honnêtement,
savent que je suis farouche
et hésitante.
Ils me prennent doucement la main,
et me montrent le feu
brûlant,
se mouillent eux-mêmes
pour mes beaux yeux.
Ils me tiennent fermement
aussi.
Ils savent.
Et ils ouvrent le bal.
Et je n'attends que cela
pour danser avec mes morts
et mes furies
pour qu'enfin
ils et elles se couchent
en paix.

Je me couche
moi
chaque jour,
moi pleine de carcasses mutilées,
en remerciant ces êtres
d'hier et d'aujourd'hui
qui m'apprennent
à m'apprivoiser
et à m'aimer.



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