Auto-trépanation
de
découverte,
on
scie le cou,
il
cède facilement,
on
doit bien viser pour que
la
tête ne branle pas
une
fois posée
sur
la table chirurgicale.
Pas
trop haut ni surtout trop bas.
La
suite de la manœuvre,
ouvrir
en deux,
comme
un avocat mûr,
depuis
le temps qu'on vit
il
doit l'être,
et
observer tout cela.
On
aura,
bien
entendu auparavant,
pris
soin de raser
toute
la chevelure
inutile.
Cette
façon-là donne à
voir
peu
de choses,
on
croyait que c'était
la
meilleure.
Mais
le crâne
et
le cerveau
ne
sont pas
un
gros avocat mûr et sa peau.
On
en profite
tout
de même
pour
admirer
toutes
ces circonvolutions
incompréhensibles.
Elles
forment de sacrées
ou
satanées
arabesques.
Qui
sait …
On
est un peu
embêté
alors
parce
que comment faire
sans
tout foutre en l'air ?
Et
puis,
cette
fois-ci,
comme
un melon aux tranches
prédécoupées,
les
pointillés sautent aux yeux.
On
va avoir de beaux quartiers
huitièmes,
seizièmes,
on
n'en sait rien,
ce
n'est pas scientifique
notre
histoire,
c'est
de le pure découverte
de
néophyte.
Parce
que cette tête commence
à
casser
les
pieds,
pour
être poli.
Bref,
le
melon découpé,
ça
n'entache en rien notre humilité
bien
sûr,
c'est
juste une image,
personne
ici ne s'est pris pour
un
melon.
On
précise,
il
est trop vite fait de juger.
Apparaissent
là
les
torsades neuronales
et
tous les clignotants
intracrâniens.
Une
multitudes de voies,
qui
se coupent et se recoupent,
comme
ces images des axes
à
grande vitesse
des
mégalopoles
surcirculantes.
Dans
tous les sens,
bien
plus qu'un stroboscope,
bien
plus que toute la terre
tous
feux en marche.
Ca
rayonne dans toute la pièce,
ça
danse et ça chante,
parce
que
oui
il
y a aussi du bruit.
Ça
fourmille,
ça
frétille,
ça
turbine
à
tout va.
Ça
fascine.
Ça
force le respect.
Ça
fait peur aussi.
C'est
un univers
incontrôlable.
Bien
trop.
Il
y a
enfin,
tout
au cœur
de
cette folie,
un
petit feu follet.
Un
tout petit
feu
june
éclatant,
brûlant
presque comme
le
soleil.
On
s'approche
et
il parle.
Il
dit :
« Je
ne suis rien sans mon corps.
J'ai
l'air si fort
si
formidable...
Mais
je ne suis rien sans mon corps.
Que
personne ne nous sépare ! »
On
regarde cette force-là
qu'on
croyait
autonome,
c'est
vrai.
Mais
c'est évident,
elle
sait
ce
que l'on sait aussi
et
qu'on n'a pas toujours envie
d'admettre.
Elle
remet les pendules à l'heure
la
petite boule de feu.
Et
on jette un dernier coup d’œil émerveillée
avant
de refermer
le
tout,
qui
n'est rien sans le reste,
finalement.
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