lundi 24 avril 2017

La mise à mort (5)

Quelques mois de paradis,
pas même une année.
Très vite,
elle sent qu'elle
va
douiller,
payer,
ramer ,
cher.
La souffrance,
si elle n'est plus celle d'avant,
elle en fait son affaire,
rien n'importe plus que
la mort de ces atroces
fantômes.
C'est vrai.
Rien n'importe
plus.
Elle s'y tient.
S'y tiendra
jusqu'au bout.
Sinon,
rien n'aura servi.
Mais le paradis,
jungle parfaite,
se fissure.
S'assombrit plutôt.
La lumière idéale
jaune poussin sans nuage
se ternit.
Elle-même se sent
ternir.
Elle se ride,
vieillit.
Vite, elle ferme les yeux
et fixe sa réussite :
la mort des monstres.
La mise à mort qu'elle
pensait jamais ne pouvoir,
est accomplie.
Elle u trouve son bonheur.
Cela suffit pour l'instant.
L'inconfort,
les ombres au tableau
ne peuvent pas
lui voler
ça.
C'est un fait,
désormais.
Elle s'est débarrassée d'eux.
Et si … ?
Non,
ce qui arrive après
n'a plus rien
à voir.
C'est compris ?
Compris !?
Personne ne répond vraiment à cette question.
Elle ne la pose qu'à
elle,
d'ailleurs.
Et l'on n'est jamais mieux servi
que
par soi-même.
Mais elle sait
au fond
que le paradis
est perdu
et qu'elle a eu bien raison
d'en jouir
alors.
Elle sent confusément
et très loin derrière les mots
qu'elle n'y touchera plus
jamais.

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