Carotte ne vit qu’en mentant.
Elle assène des énormités.
Tout le monde y croit tant elle est sûre.
Elle ment avec un calme de championne assurée de
Gagner.
Elle est sûre et certaine d’ailleurs.
Elle ne craint aucun dévoilement.
Elle sait que sa vérité sera victorieuse.
Face à elle,
On questionne.
Du regard surtout
Parce que les mots lui appartiennent.
Elle les contrôle à la lettre..
On ne joue pas contre elle sur ce terrain-là.
On cherche les signes,
Les traîtres.
On cherche les petits lutins
Qui minuscules,
La mettront à terre.
Car oui,
Cela concerne la vie et la mort.
Carotte tient bancale,
Avec ses airs de diva sans failles,
Sur sa vérité de paille.
Elle ment pour survivre,
Pour se créer l’univers rêvé,
Pour ne pas crever de désespoir,
Pour le pouvoir,
Le seul pouvoir qu’elle détient,
Bien plus lucide qu’elle n’en a l’air,
Sachant qu’elle n’a rien d’autre,
Rien,
Que ses mains sont vides et vaines,
Qu’elle n’y peut rien
À tout cela,
Qu’elle n’est qu’une faible,
Comme tous,
Et que c’est insupportable,
Qu’elle s’étoufferait d’accepter,
D’accepter
En soi,
Quoi que ce soit,
De ne pas être la grande déesse créatrice,
De ne pas être sa propre mère fille soeur,
Tout,
De n’être qu’elle-même Carotte,
Vulgaire Carotte,
Crottée,
Carottée,
Castrée,
Comme tous ses compères.
Elle ment,
Réinvente l’univers,
Plus fort qu’elle
Pour ne pas regarder
Ce qu’elle voit déjà :
L’impuissance.
Elle joue
Alors
La carte de
L’impunité.
Et elle se sent battre à tout rompre.
Rien ne résiste.
Sauf le tout petit œil
Au creux du ventre
Qui sait.
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