mercredi 28 août 2013

Le jour est un bouledogue ce matin

Le jour est un bouledogue ce matin.
Renfrogné, apparemment prêt au combat, centre de gravité abaissé, en kimono, technique au taquet.
Eh ben bienvenue ! merci bien ! ca donne envie de se lever ça !
Le réveil n’était pas plus aimable. Il s’est rendormi aussi sec. Malotru !
Alors je me retrouve toute seule assise en tailleur dans ma couette, douillette je dois bien l’avouer, face à un bouledogue. Heureusement qu’elle est là la cocotte parce que je me sentirais seule seule seule sans elle. Je m’en tirebouchonne tout autour.
Je  regarde le chien droit dans ses yeux coulants. C’est pas un gai-luron. Il reste parfaitement impassible. Je me décide tout de même à me mettre debout. Je sais bien qu’il va se sentir diminué, que ça va encore être si compliqué ! Je n’arriverai jamais à en faire mon allié, pas possible.
J’ouvre les rideaux, je sens qu’il m’observe m’agiter. Ca me gêne mais je dois bien faire avec, sa présence est obligatoire. Comme si je n’avais pas le droit de me lever sans témoin. Tu parles d’une liberté ! Tous les jours, cette espèce de vieux garçon ronchon qui surveille. J’emmène la couette avec moi. On est plus fortes à deux. Et puis, elle me donne l’exemple de l’indifférence absolue de tout ce qui l’entoure. Si elle n’a personne à envelopper, elle se plie sur elle-même et tourne le dos. Forcément, elle est apaisée.
Sur qui d’autre je peux compter ? Mister Coffee. Il sautille déjà dans son placard. Parfois agaçant mais quand le jour est un bouledogue, je le remercie de sa vitalité. Du coup, je vais dans la cuisine et je le sors de son trou. Je me demande quand il dort. Il m’a expliqué une fois que c’était un secret transmis de génération en génération, qu’il ignorait lui-même. Bon, c’est pas une lumière mais il fait l’affaire.
Bouledogue me suit, râleur et traînard. Cela ne l’empêche pas de contrôler la situation. Ce qu’il est pénible quand même ! Bref, il reste au pas de la porte. Un mépris dégoûté pour Mister Coffee. C’est son problème. Au moins, ça le tient à distance.
Salle de bain, il est interdit de séjour. Je veux bien être consciencieuse mais pas poire.
Qu’à cela ne tienne, il attend à la porte, il ne lâche pas le morceau. Je sors gouttante. Ca l’éclabousse.
Pffffft ! Parti se changer pour le reste de la journée. Même pas poli, sale plouc.
A qui le tour ?


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