Le cœur pèse
sur le diaphragme
et l’œsophage
qui rétrécit
riquiqui
à vue d’air.
Plus une bulle
pour s’y glisser.
La file d’attente
s’allonge
jusque derrière les lèvres.
Obligée de garder
le bec ouvert
comme une poule
pour ne pas
éclater
Mesdames, Messieurs, les bulles d’air
pressées d’entrer.
Elle aurait du travail
qu’on ne leur laisse pas faire.
La bouche et
les lèvres
ne peuvent pas souffler
mais elles s’unissent
aux yeux qui
se lèvent au
ciel.
Comme si tout le monde n’était
pas un peu
occupé.
Bref,
le calme est là,
dans l’intérieur.
L’on s’agite en-dehors,
mais le calme est là.
Une espèce
de mer plate
et lisse,
énorme en sous-sol
et à la vue de tous,
à la portée de chacun.
Une mer
en potentiel
péril
permanent.
La mer d’huile
qui inquiète.
C’est la tristesse
qui fait ancre.
C’est-à-dire qui
coule
et qui
attache aussi.
A n’y rien comprendre.
Pourtant, là,
c’est bien elle
qui accroche,
qui fait tenir
et lever la tête,
les yeux devant.
C’est elle
qui fait lâcher prise,
lâcher les gestes
insensés.
Ne plus garder que
le plus strict.
Il ne reste plus grand-chose.
L’essentiel est un
peu.
Le corps dit qu’il s’attache
et qu’il coule.
Il dit les deux.
Sans souci des vents
contraires.
Une profondeur
qui fait penser
serein.
Douleur connue,
qui enracine,
ou fige ?
Par-dessus,
fourmillent et sautillent
piquantes piqueuses
les inquiétudes.
Elles dansent,
sans cruauté aujourd’hui,
mais les ongles en sont toujours
aigus.
Le cœur matelas
de fond
se fait picotailler
et sans offense.
Mais ça finit,
comme un tapis de fakir
à clous transparents
inversés.
Pas méchants méchants.
Mais comme une allergie
poitrinaire quand même.
Pas de canyon.
Pas de cave sanguinaire.
Des tétons qui s’érigent
en position offensive.
Sans désir.
En bataillon rangé
à deux.
Ils se rangent bien
sans mérite.
Ils partent
peut-être
à la recherche d’une vraie
tranquillité.
Ou d’un suspens,
excité excitant,
plus léger
et plus frêle. Le suspens,
le plaisir retrouvé.
C’est moi-même qui me danse.
Mais je ne touche pas
terre.
Je partage mon espace.
Je dirige mais m’envole.
Trop légère.
La tristesse m’enracine.
Une douce et lourde
tristesse
sans cruauté aujourd’hui.
parfois,
elle n’est cloutée de rien
et elle suffit à elle
seule.
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