Une fille
Un bébé insipide.
Qui n’a presque pas d’âme.
Et qui lui tranche la gorge.
Elle a souffert le martyre.
Elle s’est agenouillée.
De dos ;
De face.
Dans tous les sens.
Pour que la semence prenne.
Pour que Dieu soit son Père.
Elle a accepté tout.
Parce qu’elle espérait tout.
Faire comme il faut.
Etre comme les autres.
Même si, au fond,
On sait n’être qu’un leurre.
Une princesse de carton.
Une fausse dame.
Toujours la minuscule princesse,
Fée de sa grande forêt
Et de son grand papa.
Et puis surtout,
Hors bienséance,
Hors chemins tous ensemble,
Se libérer,
Se soulager enfin
De l’autre être
Qui tanne.
Qui toque.
Tous les jours.
Aux entrailles et aux trous.
Puisque étrons et
Injures
Ne l’ont pas arraché,
L’autre être qui habite,
Le pousser avec le
Suivant
Qui grossit.
Faire germer
Le bébé,
Le deuxième,
Lofficiel
Qui claquera
Dehors
Le premier.
Installé.
Elle travaille
Toutes les nuits,
Six ans de dur
Labeur.
Rien de grave,
Si la libération
Lui vent.
Rien de grave
Si le couillu s’extirpe.
Alors,
Oui c’est idiot
Mais elle supplie
Le ciel
Qu’un petit gars
Shootera le
Premier.
Une fille ne sait pas
Donner les vrais coups de
Main.
Elle caresse et
Voltige.
Elle sait bien être
Une fille.
Ce premier jamais né,
N’est pas méchant.
Il ne demande que ça,
Se sauver,
Trouver un logis
Accueillant.
Mais il es coincé là.
Ils sont ensemble
Coincés là et ils ne s’imbriquent
pas.
Ni dedans
N dehors,
Elle ne sait s’imbriquer.
Elle est une belle tordue.
Tordue.
Très belle.
Epoustouflante.
Sans doute l’un va dans l’autre.
Deux choses adéquates
Et elle les enchaine
Avec brio.
Le brio,
Le brillant,
Elle est experte.
Qui est expert ?
L’inspontané ;
C’est une nature.
Elle n’a pas d’ailes.
Elle n’a pas d’yeux.
Elle se triture
Les tripes
Pour pouvoir s’éveiller,
Enfin seule.
Enfin libre
Du fléau membré.
La première fille advient.
Le coup l’abat.
Elle ne peut faire
Moins
Que
De la négliger.
Au moins, il n’y aura pas de mal.
Sans doute dans l’invisible
Si !
Elle se débat
Déjà
Avec son invisible.
Elle ne pourra
Rien faire
Avec la deuxième folle,
Fille,
Pardonnez la fourchette de
Langue.
Elle ne l’admettra pas.
Elle lui enseignera
A être le p’tit gars.
Et puis le grand bonhomme.
Exorciser son autre,
L’intrus du fond du
Ventre.
Elle choisit
Sans savoir
De cracher son intime couillu
Sur cette deuxième enfant
Fendue.
Fendue
En belle femelle.
Elle regrettera
Toutes ses années
D’être vide du pantalon.
Elle a récupéré
La minuscule
Qui, pour ider sa mère,
Vomit et revomit
Pour extraire le garçon.
Pour en finir enfin.
Dès le départ,
Elle connaît sa mission.
Les bébés savent avant.
Et les enfants oublient.
Les adultes ignorent.
La toute petite
Donc
A dû porter une boule
De l’ovni maternel.
Elle a senti aimé
Ce petit garçon-là.
Mais rien n’a jamais
Poussé
Là
A l’endroit amputé.
Elle l’a pris pour
Parfois,
Une fermeture éclair
Qui aurait perdu
Sa tirette.
C’étaient les jours heureux.
Et elle,
Princesse, couillue cachée,
La mère de deux enfants,
A vu
Malédiction
Se rejouer
En miroir.
Ou bien à l’identique.
Il n’y a plus ni
Queue ni
Tête
Quand
Jamais
On n’est seule
Avec ses chauds organes.
Seigneur !
Pourquoi as-tu laissé ce gars me
harceler impunément ?
Pourquoi m’as-tu privée d’un
footballeur en herbe ?
Le football et pfffft ! vers
la sortie !
Par un trou ou un autre !
C’eût été bien égal !
La belle tordue
Que je dois être encore
Jusqu’à la fin du monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire