Les jours sombres se sont accumulés.
Cessons de les détricoter
tout de suite.
Le nœud ne sera pas
ouvert
aujourd’hui.
Il faudra y revenir,
repasser
cette tâche
mille et encore mille fois.
Il faudra le vouloir,
même quand on sera loin.
Les jours sombres prennent le large.
Le désert reprend des formes.
Toujours neuves.
Le désert se remet à varier.
Le désert va s’éclipser.
Le désert est un perroquet gris.
Il parle sans en avoir l’air.
Il ne connaît que deux mots.
Il pique du bec.
Les jours sombres desserrent leur étau rageur.
Jouissons de l’air,
le plus pollué,
le plus humide.
Peu importe,
il entre et sort
dans sa cage réservée.
Je rêve de cette cage-là,
qui aspire et rejette ce qui nuit et abîme.
Qui ne ferme pas la porte,
jamais emprisonneuse.
Une cage purifiante.
Les jours sombres détournent leur trajectoire,
sans doute pour une autre victime.
Ou disparaissent-ils ?
Ce sont des vagabonds,
ils ne s’évanouissent pas,
ils se faufilent,
là où bât blesse.
Peut-être est-ce qu’ils jouent
aux échecs
avec leurs frères joyeux.
Le plateau invisible.
Je tourne le dos aux jours sombres,
ou presque.
Je jette un œil derrière l’épaule,
tous les souvent
pour m’assurer.
Et je sens alors
que depuis hier
déjà
le palpitant
rougit
à nouveau.
Il saigne
comme il se doit,
s’arrose et
se rengorge.
Le palpitant revient
parmi
ceux qui lui parlent.
Il retrouve sa tiédeur
et sa jolie écoute.
Il tend l’oreille
aux jolis mots d’amour.
Il redresse les paupières,
il réanime les yeux.
Ils se plongent
dans l’immense bleu
de tes yeux.
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