Boire et reboire
tout boire pour oublier.
Vite vite, tout effacer
de l’esprit.
Embuer,
évaporer
de nuages chauds.
Noyer,
hisser la surface au plus haut,
pour que tout cela ne soit
plus
qu’un iceberg
à peine visible.
Noyer,
étouffer
étrangler
la diablesse
qui jouit.
Elle la noiera
jusqu’à la lie.
Elle croyait que
le garçon
poussait.
Elle a cru
que c’était lui.
Mais lui
n’est pas seul.
Ils dansent tous
dans son ventre,
ils coulent dans
ses veines,
ils glissent
en toboggan
à la place
du sang.
Ils ont tous
éjecté
la sève.
Le sang est perdu.
Tout est une histoire
de liquides.
Elle ne sait plus
où est le bon,
le premier,
la poule et l’œuf,
qui doit-on croire
quoi ?
Elle lâche la barre,
elle était prête à
crever
la diablesse ;
Mais la troupe de tous,
le couillu
et tous
les anges-serpents
lui coupent
les bras.
Ils se faufilent,
elle n’a plus de place.
Il ne faut surtout rien avaler de
solide
pour ne pas les nourrir,
pour ne pas les grossir.
Il faut
il faut
boire et reboire.
Tout diluer,
tout rendre
immatériel
Tout ramollir !
Tout avachir
et tout évacuer,
tout uriner
et
excrémenter.
Tous les
chier
et chasser encore
avec de l’eau.
Le nerf de
sa guerre,
liquide et tout le tintouin.
Tous les humides
et liquéfieurs,
vagues de
détergents
abrasifs.
Tous les remous
reflux
courants
sont bons à prendre.
Elle abhorre
tout obstacle
toute pierre
à son édifice de
fluides.
Elle ne doit plus sentir
que
des flots,
les siens,
personne d’autre pour
se couler
dans son corps.
Que la diablesse fonde !
Que le couillu dissolve
tous ses membres
et aille habiter une autre folle !
Boire et reboire,
intransigeance !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire