jeudi 8 juin 2017

Kiwi et tous les autres contre la solitude crevarde

Un Kiwi pour une Patate, ça change une vie. Ça empêche de crever, disons les choses comme elles sont. Vous allez dire que c'est simpliste mais je ne crois pas non : une fois qu'on n'est plus seul, à l'intérieur, tout change. Tout se transforme. Le mur de mort ne disparaît pas et ne tombe pas bien entendu. Il est plus fort que cela et les attaques devront être répétées et patientes avant d'être efficaces. Mais ce n'est pas ça le plus important. L'essentiel est de ne pas être seul face à lui. On est toujours seul face à lui. Je ne me contredis pas non. Tout ça est tout un micmac terriblement humain. Concrètement, même si rien de cela n'est concret, Patate ou Kiwi ou les autres sentent advenir l'adversité et ils se recroquevillent. Ils sentent qu'autour d'eux, les éléments se resserrent et pas pour les envelopper et les bercer. Ils lèvent les yeux et le mur est là, érigé fièrement. Il n'est pas traître, il se fait sentir. Il est d'une puissance désespérante, ça oui. Et ils lèvent les yeux jusque tout en haut, ils ne peuvent pas s'en empêcher, ils se ratatinent encore davantage. Mais mais ! Ça y est , pour Patate est apparu un mais. Le mais que toute cette engeance attend : le compatriote, le soldat d'à-côté, celui qui reste dans la poitrine, logé irrésistiblement et qui fait la douleur moins folle, juste parce qu'il es là.
Patate avait trouvé son Kiwi ou plutôt Kiwi avait trouvé Patate. Etait allé la chercher. Mais par la suite, elle se rendit compte que, premièrement Kiwi n'était pas le seul qui pouvait se lover en elle quand le mur paraissait ; deuxièmement, que ce n'était pas forcément un humain qui pouvait faire office de toudoux dans la poitrine. Elle apprit peu à peu, par hasard, crut-elle, qu'une odeur, surtout une odeur, ou une couleur, ou un mot, ou au-delà, un livre et tout son univers étaient aussi puissants qu'un Kiwi bien vivant. Vivants à leur manière, différents mais bien vivants aussi. Sans cœur qui bat. Pas toujours la peine.

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