dimanche 17 juin 2018

Aïeux haïs, ter

Aïeux haïs
Morts ou vivants,
Tous morts-vivants.

Ceux qui restent
Sont d’autres,
Même enveloppe,
Mêmes, a priori,
Mêmes a priori.
Eux,
Les autres,
Pas réellement
Changés.
La métamorphose
Est irisée,
Pupillée,
Rétinienne.
Ceux qui restent sont
Renés
Avec moi.
Incidemment
Les vivants
Demeurants
Ont perdu
Leur folie
Zombie.
Ma haine est
Un sourire.
Ma haine est
Un soupir.
Ma haine en a fini.
Et ceux qui restent
N’ont plus
D’auréole.
Ternes de
Normalité.
Mats
Lisses
Et
Formidablement
Plats.
Ceux qu’ils étaient,
Ceux que j’en avais
Faits,
Sont
Sous mes pas.
Morts pour la patrie.
Bâtisseurs de mon
Avenir.
Je les ai
Poignardés
Lardés de mille coups,
Les éloigner,
Puis,
Enfin
Enterrés
Sous mon poids
Dans ma terre.
Morts
Vivants
Eux oui
Toujours brillants.
Comme une version
Parmi les mille
Qui habitent
Chacun.
Cette copie-là
Est désormais
Secrète.
Le vrai vivant,
S’il en est,
Est un plus léger
D’un de ses clones.

Bien sûr
Que parfois
La haine
Reconduit.
Elle n’est pas si facile.
Elle est une
Arme qui ne se laisse
Pas
Abandonner.
Elle gronde,
Elle roule,
Toujours
Au creux.
Jamais elle ne s’arrête.
Elle change de forme,
Elle se déguise.
Elle change de cible,
Elle se dévie.
Le mort-vivant
Sort de terre
Parfois,
Et rejoint le corps
Vivant ou
Le souvenir
Devant les yeux.
Recollé,
Retrouvailles
Amères.
Mais le chemin de
Retour
Est
Ouvert.
Et tout le monde
Se lasse
De le revoir
Réapparu.
Je ferme les yeux et
Mort-vivant reprend
Sa place.
En soutènement,
À bas bruit.
Humble mais
Portant ma
Course,
Un jour,
Ils n’en bougeront
Plus.
Et je pourrai,
M’asseoir
Ou bien voler.
Mon sol
Ne me trahira
Pas.




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