vendredi 1 juin 2018

Aujourd,hui, j'ai grandi

Impuissante imaginaire,
J’ai courbé l'échine.
Voûtée,
Ramassée
Sur mes cannes,
J’espérais
Vainement
Trop tôt enfin !
Le déambulateur.
15 ans.
20 ans.
Ainsi de suite.
Pas plus
Rabougrie
D’année en année,
Mais
La poitrine toujours aussi
Creuse.
Lourde.
Pleine.
Plate.
Invisible.
Mais
Trop lourde
Pour les vertèbres
Faiblardes.
Faiblardes imaginaires.
Alors tout va bien si ce n’est
Que dans la tête !
Tout va extrêmement mal
Au contraire !
C’est bien pire,
Les chirurgiens même
Dieux auto-proclamés
Sont impuissants.
Et véridiquement
Pour le coup.
Sacré coup
En effet.

J’ai parcouru
La vie,
Tentant la tête haute.
Mais jamais bien
Longtemps.
Les épaules suivaient
Le mouvement.
Trop hautes.
À fleur d’oreille.
La tête ne tenait
Jamais
Seule.
Et puis,
Revenait le moment
De se
Recroqueviller.
Régénérer la bête.
Le dos rond
Comme un nid,
La tête cachée
A mi-surface,
Les bras-enveloppes
Chauds aux entrailles,
Les mains crochées
Au creux des coudes
Ou aux côtes basses
Les hanches vissées
Les pieds fermés,
Le nid douillet.
Défense d’entrer.
Et puis,
Les va-et-vient,
Sorties-rentrées,
Comme ci comme ça,
Cahin-caha.
Mais toujours,
Le dos bossu
Le sein fossé.

J’ai vu les autres
Au port altier.
Les autres-pas-moi,
D’abord.
Et puis,
J’ai enfin compris.
Que la fatalité
N’est qu’une biologie.
Que l’imaginaire
S’en rit.
Pour le meilleur et pour le pire.
Mais qu’il est aussi
Une magie.

Pas une vraie magie ?
Peut-être que si.
Car,
J’ai vu mon corps
Se dresser,
Et j’en aurais
Bombé.
Ce n’est qu’un
Pouvoir
Pur humain.
AAAAA.

Aujourd’hui,
J’ai grandi
Après avoir
Tant rêvé
Rapetisser.
Le frérot
Au printemps l’avait dit :
« Jte jure, j’ai pris 2 centimètres ! »
Sûrement,
J’ai poussé
Aujourd’hui.
Le dernier pas
Qui languissait
Et qui mènera
Aux rêves.







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