Elle mitonne
Moutonne
Frisotte
Crisotte.
C’est le signe de l’excitation.
Elle ne voudrait pas perdre les pédales
après une si jolie victoire.
Elle connaît
les larmes
et signes qui
gesticulent
au-devant d’elle,
comme des chiots dans les pattes.
Elle est vigilante
désormais
elle ne se laisse plus embringuer
par la danse
et sa sensualité.
Elle ferme la porte du bureau. Elle marche doucement tout doucement tout tout doucement. Elle pose précautionneusement ses talons ses plantes (quand elle y parvient) et ses orteils sur la moquette. Elle atteint son fauteuil. Elle se rassoit ; elle reste droite mais elle brasse l’air comme pour voler. Elle se déchausse et reprend sa marche délicate. Elle a vérifié vérifié que personne ne lorgnait. Patrick même ne doit pas voir. Le vrai problème c’est qu’elle se foudroie au regard de l’autre et refrissonne en tout sens, jusqu’à capable de se démembrer. Elle ne peut s’apaiser et ça pourrait recommencer comme en vingt-huit. Elle se connaît et le Dr Jean Christ lui revient toujours en tête au bon moment : il lui tient les mains comme auparavant, presque rien, juste de quoi ne pas s’échouer. Les pieds ce sont des magiciens. A prendre avec pincettes mais ils commanderaient peut-être tout le reste. Elle vous un culte aux pieds depuis le Dr JC.
Pied
Piété
Pieta
Pierrot
Perrier
Pétille
Pétarade
Pétulants
Pétales
Etalent
Etourdissent
Escampette.
Hue ! doucement là mon cheval, ne galope pas si vite.
Talon plante orteils
Talon plante orteils
Talon plante orteils et on repart gentiment à la propre conquête, sans dégueulis ni venimeux, de la sérénité. Elle ne devrait pas dire des mots comme ça, elle pouffe toute seule et ça brise tout le cheminement. Mais elle ne peut pas s’empêcher de se regarder faire. Comme si un jour elle allait être calme. Peut-être un peu plus mais enfin, ne soyons pas naïfs Mesdames Messieurs, les fous restent fous et voilà pourquoi il est bien plus prudent de leur trouver un parc, un joli jardinet pour leurs hallus et copains dans la tête. Un diable sur une épaule et un ange sur l’autre, à gauche à droite. Comme si c’était aussi bien organisé que cela, comme si l’hérésie psychique prenait tant de gants pour bien ranger ses exploits. Les yeux, les voix n’en montrent pas davantage. Ils sortent couverts, cape d’invisibilité. Des fourbes enluminés.
Elle tourne en rond et berce et endort l’exubérance. Elle l’hypnotise en arabesques et elle se change en escargot en chocolat qui ne fondra pas. Chocolat blanc en gelée, dans tout le ventre. Qui en même temps la nourrira pour tout l’hiver. Quand l’été arrivera, elle reverra ses plans. Elle doit s’y prendre à chaque changement de saison. Elle attend toujours le vrai solstice pas ces espèces de saisonnasses hybrides, printemps automne, qui ne veulent rien dire.
Ce qu’elle peut se sentir bien
Après ces séances de palmothérapie
Moquette
Au bureau. Elle s’embulle un moment,
elle rend grâce
une fois encore
au Dr JC.
Quel chic type !
Et pas prétentieux pour un sou !
les médecins qui se croient
au-dessous
des fous
bien ancrés
bien réels
contrairement à
leurs pauvres bougres
de patients
envolés
arrachés.
Dr JC accepte de voler
ou de nous atterrir,
dit-elle.
Le bon moment.
A la bonne place.
Voilà ce que c’est son boulot au père JC !
Un jeu d’équilibriste
auquel il a l’air de
s’adonner
avec plaisir.
Après tous les grands professeurs
qui s’ennuient
sans leurs livres.
Elle s’ennuierait aussi avec tous ces humains entassés à qui parler, obligés de parler.
Elle achève son exercice du jour en ralentissant le rythme toujours plus. A chaque fois qu’elle entreprend ce travail, elle se dit qu’elle fera de son mieux et que ce sera toujours moins fébrile qu’avant. Mais elle ne peut jamais parvenir à s’imaginer la mer d’huile qui l’envahit en quelques minutes de pieds-moquette.
Et ne dites pas ça ! oh non ! ne dites pas que c’est la folie qui fait ça ! Vous vous y attendez vous à l’émotion du petit matin ?
Bon, alors !
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