dimanche 16 mars 2014

Poupée russe

Le torse s'entortille
S'ensorcelle
S'envenime
S'enquiquine
S'embobine.
Les bobines dégoupillent
Et déroulent
Leurs immenses queues
Leurs membres d'aspirateur
Devant dernier pourvus
Qui soufflent leurs vents
Dans tous les recoins
Et couloirs
Possibles.
Un réseau poussé
Comme un champignon
Qui chatouille
Embrouille
Brouillonne
Bouillonne
Gribouille
Bordel !
Mais qui remplit
Réveille
Piquouse
Tous les points narcoleptes
des grands vitaux
et leurs vaisseaux.
(Les majestueux
les nobles
les révérés
et tout ce qui les approche.
Les cardiologues
les pneumologues
les thoracologues
et puis derrière,
un peu moins chics,
hépathologues
encore moins classes
mais respectés
les gastroentérologues.
Qu'on ne doit pas compromettre
avec
leurs proches verbaux
gastéropodes.
Beaucoup moins haut
dans cette hiérarchie des corps
et organes.)
Piquouse salvatrice
parce que ce qui pourrait,
c'est :
la cage qui
s'affaisse
sur ses jumeaux pompeurs
et les mettre à ronfler
doucement
lovés l'un contre l'autre ;
les artères et leur cœur qui
ralentissent
reposent
et causent en murmures ;
l'estomac qui
avec son lent et sûr accolyte
intestin
s'assoupit
brutalement
et paresse.
On ne sait
finalement
plus
quel pic
encenser,
l'alter
ou l'aplati.
L'encéphalo
gramme
jamais lisse.
Quel rythme ?
Quelle frénésie ?
Quelle apathie ?
Quelle préférée ?
Où le doudou ?
Tout feu tout flamme
ou frizz glaçon.
Tout blanc la vierge,
tout noir charbon.
Bon bien...
Pas bien !
Simpliste.
Janus à double masque.
Force obscure
ou envol d'anges.
Et on croirait
que Dieu le corps
est aussi bête ?
Il n'est jamais en feu
(sauf exception de la chaise électrique) ;
il n'est jamais frigo.
Ça nous arrange,
chasse aux sorcières,
ou maître zen immobile.
Mais si c'était si facile !
Alors,
on gigote,
on voudrait s'apaiser
et le texte retisse dessus
et par-dessus
de nouvelles couches
de sens.
La poitrine devient
alors
une monstrueuse pelote
qu'on se met au défi de démêler
quand on a 18 ans,
et qu'on abandonne
à sa perte,
quelques années plus tard.
Ou alors,
on sombre,
on voudrait frétiller
et tous se tournent au dos
rassemblés en feignants
bien tranquilles face
au mur et sa colonne
droite
claire
qui en deux parties égales
découpe le monde.
L'air de rien,
loin de tous ces tracas futiles.
lobes, noyau central, hypothalamus
et autres prétentieux
manipulent
se croient hors du chaos.
Merci Platon mais rentre chez toi !
Ils ne sont pas mieux que les autres
ces aristos en gris et blanc
qui ne s'abaisseront pas
à avouer leur rouge et bleu.
Bref,
ces imbéciles
et leur lutte d'influence
me fatiguent.
Ils ne t'ont rien demandé !
me rétorquera-t-on à juste titre.
Tu te mêles de ce qui te regarde pas !
C'est vrai.
Je ne veux pas être qu'une marionnette
qui rit de tout
et gesticule.

Je suis une poupée russe
et j'entends les connaître
de la petite
à la grande perche
qui jouent des tours
révolutionnent.
Une logistique
du diable.

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