Si notre Patate l'avait rencontrée,
Patate se serait fourvoyée.
Elle aurait vu la colère,
la rage,
la haine,
la douleur,
quand même !
ne la prenons pas pour une débile !
La force de se battre,
le poignard entre les dents,
les deux mains prises par de longs sabres
tranchants,
apparemment,
peut-être pas,
en réalité,
mais Patate ne s'en serait pas approchée,
elle aurait opté pour un
classique
Vade Retro Satanas.
Sans croire au Diable.
Mais à Dieu oui.
Allez comprendre...
La gamine est pleine de lames,
s'apprête
à tout tailler,
fendre
faucher
hacher
décapiter
faire tomber toutes les têtes.
Guillotiner à qui mieux mieux.
Elle est prête à la guerre la plus sanglante,
elle est armée jusqu'au cou,
même davantage,
je l'ai dit !
elle a le couteau entre les dents.
Elle est bien plus qu'un vulgaire pirate,
bien plus qu'un enfant révolté,
bien plus qu'un soldat engagé.
Elle n'a plus rien à perdre.
Elle n'a jamais rien eu à perdre.
Elle n'a que ça à gagner,
la lutte à mort.
Et quand elle finit par lâcher les lames
et pleurer,
oui prends-moi dans tes bras,
elle est cet être vidé
jamais rempli
qui attend de naître
depuis tout le temps qu'elle survit,
troué de partout,
parfois,
la chair à vif,
quand elle a mal manié ses armes,
qu'elle a eu affaire à plus fort qu'elle.
La chair à vif
comme un grand brûlé
qui ne cicatriserait pas.
Et elle reprend ses lames
et serre les dents,
malgré tout.
Elle a l'air d'une toute petite souris triste à crever.
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