Patate
avait toujours eu peur des autres, peur de leur force, peur de leur
assurance, peur de leurs rires.
Elle
regardait partout autour d'elle.
Aurait
voulu être une chouette.
Une
mouche.
Un
lynx.
Le
monde a des yeux et des fusils
à
tous les coins.
Le
monde,
pas
la terre Ducon !
le
monde !
La
foule !
La
troupe !
Le
clan !
Le
gang !
de
ses congénères.
Une
congénère,
gènes
communs,
gènes
de cons,
paraît-il
gènes de conscience,
pas
souvent,
ou
c'est pire alors,
et
gènes de victimes, où sont-ils ?
Elle
se tordait d'angoisses
lèvres
scellées.
Gènes
plus cons que communs,
moins
bons que putains.
Prêts
à tous,
vendre
son pair
sa
pair.
La
peur de ne plus être rien,
pas
même un chien,
moins
digne qu'un pigeon,
plus
bête que tous les pieds.
Elle
ferme les yeux
et
les voit sourire
les
yeux flambants de moquerie.
Pas
la peine de rire aux éclats.
Envie
de les détester
mais
non,
elle
leur lécherait les pieds.
Finalement
qui se vend ?
On
ne sait plus.
Ils
peuvent l'entourer
en
cercles
concentriques
une
danse du feu
mais
elle n'est pas le totem.
Dommage...
L'enlacer
et sortir leurs langues sifflantes,
la
planter en elle,
chacun,
la
violer en dansant
à
coup de langue-harpon.
Elle
est à leur merci,
ouverte
à tous les vents.
Elle
ne désintègre pourtant jamais.
Le
monde se détourne
finalement.
Monstrueusement
prosaïque,
elle
rentre chez elle
au
soir.
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