lundi 20 mai 2013

À la mère disparue


La mère a disparu un jour
Sans nouvelles ni sans retour
Évanouie à jamais dans l'ombre
De la mort, et désormais libre.

Libre de tous, moi et mes frères,
Libre de vivre femme fière,
Affranchie des cruelles règles,
Les impitoyables aveugles.

Aveugles, idiots incapables !
Le paradis du sexe faible
Abrité par les lourds nuages
Des préjugés, nobles sauvages.

Sauvages brutaux et amers
Ils ont tué ma pauvre mère ;
Mais aurait-elle aimé finir,
Du monde se laisser bannir ?

Bannir de son être l'envie,
Haïr se sentir poursuivie,
Et se laisser glisser, douceur,
Dans la délicieuse torpeur.

"C'est ton heure qui l'a éteinte !
Et toi, par sa dernière étreinte
Tu as ouvert tes grands yeux noirs,
Pour ne plus jamais la revoir."

Pardonnez-moi mon Père, pardonnez-moi mes frères.






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