jeudi 30 mai 2013

Voyage aux origines

Flux et reflux d'une comptine qu'on ronronne
attrape mes oreilles, m'aimantent habilement,
m'entourloupent m'encharment imperceptiblement,
et je glisse tout doux au coin où l'on pouponne.

Un petit bout de femme, qui s'empresse et bichonne
Minuscule bout d'homme, rougeoyant enroulé,
Maman aux airs de vierge, mots d'amour roucoulés
au creux d'un pli de cou, douce maman fredonne.

Je m'approche sans bruit, cachée m'encapuchonne
invisible fantôme échu de l'avenir
lancé à la recherche ailée du souvenir
d'un temps me devançant sur qui mon coeur questionne.

Je plonge dans les yeux de l'incroyable nonne,
ces yeux limpides et sombres, de tendresse et d'effroi
qui chantent la caresse mais que des éclairs froids
incompris et soudains, la pupille sillonnent.

Au fond de son regard, j'entends le coeur qui sonne :
"Sainte Vierge, mère ultime, écoute ma prière
mon enfant est un monstre absolu de lumière
Je l'aime et le déteste, est-ce un coup qu'on pardonne ?"

Je remonte à son âme qu'intraitable on bâillonne
qui se débat rebelle à un destin d'otage
d'une guerre civile, pur exact sabotage
d'un esprit boutonné, d'une vie qui bouillonne.

De retour ici bas, la vison m'abandonne
mais m'instruit sans détours, sans troublante fiction
me consolant douillet sur ces drôles d'affection
pour grand-mère et papa dont les douleurs résonnent.

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