blanches
grises
imparfaites en couleurs,
exacte symétrie
à arcades
minutieuses
tout au long de la
courbe
de mes côtes.
Les grandes ailes
se sont ouvertes
sur ma poitrine.
Je ne les avais jamais
laissées
être belles.
Je ne les avais jamais
vraiment vues.
Elles ne s'étaient
jamais ouvertes,
peut-être.
Je connais le poids qu'elles
tombent
sur ma cage à souffler
et qui
essouffle
à vivre.
Mais sans doute étaient-ce d'autres,
celles-ci n'étaient pas
arrivées.
Ou je n'y était pas
moi,
arrivée.
La douleur
se diffuse
chaude
pas fébrile,
presque réconfortante.
Elle enveloppe,
ses grandes ailes sont
ouvertes
et elle ne ment pas.
Les grandes ailes
se sont ouvertes
sur ma poitrine.
Je les laisse
me caresser
de leur mélancolie
duveteuse.
Elles me protègent,
elles m'emmitouflent
jusqu'à leur
dernière
plume.
Leurs grands aplats m'enserrent
le torse
s'ajustent précisément à
la place qui
se déploie
enfin ;
elles entourent
mes seins nus
qui lovent
leur fragilité toujours
et obscurément
en première ligne,
chair à canon
dans leur douceur
presque
romantique !
Mon Dieu attention aux fleurs bleues
tout de même !
ne nous égarons point !
Ou peut-être que si,
est-il temps de se perdre
au creux des
immenses ailes
sans ange
sans corps,
sans bec,
surtout,
silencieuses
rémanences
des doudous
d'antan.
Elles disent
plumes à peau
que sans doudou
l'on gèle
et la cage qui respire
finit par
refermer
ses côtes brisées
et
endormir le
cœur.
Les grandes ailes
se sont ouvertes
sur ma poitrine.
Lentes sans aucune
crainte,
les grandes ailes
se rejoignent
en bas de
nuque,
ultime pointe à pointe,
et finissent de se poser
contre mon dos
impassible,
taiseux,
sans une plainte
gardien des arrières,
mais qui le premier
pleurera
de cette caresse
désespérée.
C'est un soldat
qui lui aussi,
se love
et se frotte
en tout petits
mouvements
aux
plumes soyeuses
qui couvrent
au millimètre
mes omoplates
bientôt molles
délivrées
dorlotées
comme une montre
daliesque.
Les grandes ailes
se sont ouvertes
sur ma poitrine.
Je sais qu'elles
disent
qu'il fait triste.
Mais elles sont
plus douces
que la mer.
Pourquoi les ai-je
aussi longtemps
omises ?
Peut-être
jusqu'alors
trop douces,
à en brûler
jusqu'à mes os.
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