Les pions piapiatent,
Comme ci comme ça,
Le devant du plateau,
Grouillant,
Joyeux,
Sourire.
Vraiment heureux
Ou seulement
Pions pirates du bonheur,
Encagoulés
De bonnes manières.
Le fou bouffon fait sa
Comédie.
Ils s’en tiennent
A juste distance.
Le fou est un peu sale
Et même si la
Faculté l’infirme
Sans doute contagieux aussi.
Le fou,
Bouffon ou pas est
Toujours contagieux.
Les pions piaillent,
Poulaillent,
Cocottent,
Mijotent dans leur jus
Engrillagés
Et picorants.
Picpic aussi
Quand l’étranger
S’intruse.
Ils aiment leurs rois et reines,
S’accrochent
Comme des damnés
A leur tour,
Jettent en pâture leur
Cavalier,
Celui qui danse,
Le seul ami du Fou,
Tango déhanché,
Il sait que les dés sont
Pipés
Mais tente la voie de
Traverse.
Les pions ne sont pas
Tous les
Mêmes.
Bien loin de là.
Chacun sa couleur.
Mais ils ont beau
Faire le jeu,
S’élancer les premiers,
Font foi les pièces
Du fond,
Maîtresses,
Sûres de leurs cases.
Les pions sont les seuls
Vivants,
Les seuls vrais vivants,
Pas fous,
Pas cavaliers,
Entourés,
Tendres sujets
De leurs juges.
Le monde est ci et ça.
Il faudrait
Changer oh oui ! bien des choses...
Ma pauvre dame mais !
C’est la vie.
Et tout sourire
Regarder et penser
Convenablement.
La Tour veille
Et chacun a sa case.
Pion reste pion
Et ne va pas chercher
La place du
Roi.
Le pion est survivant,
Adaptation à son milieu,
Le chasseur de mammouth
Devenu banquier médecin
Bien-pensant et correct.
Exact.
A la juste mesure.
Le pion est sans doute le plus sage...
Alors,
Qui osera être un autre ?
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