lundi 30 juillet 2018

L'histoire qui ricanait

Les images qui
S’affichent derrière
L’écran noir des paupières,
Tendres,
Excitantes,
Jouissives,
Délirantes,
Drolatiques,
Optimistes,
Distrayantes,
Apaisantes.

Derrière ce derrière
De paupière,
Le trou du cul de ma tête,
L’histoire ricane.
Elle a ce rire mauvais
Qui a attendu
Le plaisir
Vrai sûr
Pour
S’enclencher.
L’histoire ne rit
Jamais à gorge déployée.
Elle aime se répéter,
La sale histoire
Qui gangrène
Une existence
Du début
A sa fin
Si elle le peut,
Si on lui en laisse
L’occasion.
L’histoire ricane
Comme une vieille folle
Derrière
Les belles images
Qui ravivent.
Elle veille
Et elle pouffe en pointant
Du doigt :
Regarde mais regarde !

On la pense,
On la soigne,
On la secoue,
On la désinfecte,
On la raisonne,
On la gourmande,
On la dorlote,
On y arrive
Enfin,
On ne la chérit pas
Non
Car on ne peut se trahir
Jusque là,
On la berce
Quand même
Pour réparer
Des années bien après.
Mais,
Elle ricane encore,
Son rire
Moque et
Tranche vivant.
Rien n’a de prise
Sur cette vieille
Sadique.

Une folle aurait bien
Meilleur coeur.
Mais l’histoire dans son
Rocking-chair
Se balançant d’avant arrière,
Campée derrière les images
Derrière
Les paupières,
Est une
Psychopathe endurcie.
Froide,
Implacable,
Pas d’empathie,
Pas de culpabilité,
Manipulation
Et masque de vieille dame
Respectable.
Symptomatologie
Parfaite.
Psychopathe en jupons.

On doit t’apprivoiser ?
On doit te travailler ?
On doit te modeler ?
On doit arriver à t’aimer ?
Mais tu salis
Finalement
Toujours
Les plus belles
Œuvres.
Quand je t’aurai
Entre mes mains,
Je te ferai
L’affront
De te peindre
En rêveuse licorne arc-en-ciel.
Et tu mourras
Étouffée
De douceur,
Toi aussi dans
Un habit qui
Te ment
Et
Te dément.
Vieille sadique,
Tu n’es pas digne d’être
Folle.


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