L'ami
l'aimant
me sourit et
joyeux
montre du doigt
qui la petite boutique,
qui l'énorme librairie,
qui le simple rayon.
Joyeux
et moi les yeux cois,
car il elle se contrecarre
ou se fout gentiment
des livres ;
pas de vocation
pas de caprice biblique
en vue ;
mais elle il est si
gaigai
car sait
que mes mains vont
claper
que mes mires vont
briller.
Il ne m'en faut pas plus
pour que la rage
me prenne.
Le manque monte
mine
creuse
craque
tout
et lutte comme
une camée
stade quatre
pour conjurer le
cinq et
contrarier
l'addiction.
Je respire,
je ferme les yeux,
je passe sans un mot,
le cou bien recte.
Mais
des images de
saccages
de
pillages
de brassées
illégales de
livres
accumulées,
de
carnages livresques,
cruelle et carnassière,
j'éjecte le premier qui
m'empêche
avec la force des
vrais accrocs.
Je catapulte
tous les jolis comptoirs
bien alignés.
Je crée une
mer de livres
dans laquelle je
m'écrase
sans fracas,
ils sont tous là sous
à côté
devant
derrière,
et caquète
comme une folle
en plein trip.
En vrai,
je modère mes
ardeurs
et me contente d'un
"Vaut mieux pas, je vais tout acheter."
Un dernier flash
me traverse :
les crocs luisants,
je sucerai le sang
de ces livres
la nuit venue.
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