Elle a construit
Brique à brique
Sa pyramide,
Elle pointe vers les étoiles
Et elle chatouille le ciel.
Elle a traversé le monde.
Elle a conquis sa part,
Elle a tenu tête
Aux couillus,
En Cléopâtre
S’il le fallait
Impitoyable.
Elle a bâti
Rebâti
À la force du poignet
Main de fer dans
Un gant de velours,
Le chaleureux sourire
S’évanouissant
Dès qu’on lui tendait
Un bonbon
Empoisonné.
Pas besoin de goûteur,
Le pif aussi
Subtil
Qu’un flaireur de
Coke.
Sa pyramide
À partir d’un caillou
De cour d’école
Qu’elle a su
Faire rêver.
Ma pharaonne des temps modernes
Croit en un jour
Tout s’écrouler.
Elle pourrait
En crever
Juste là
Au pied de son oeuvre,
Allongée dans le sable
Brûlant,
Plus rien bouger,
Fermer les yeux,
Les larmes abreuvent
Son petit carré désert
Et ses oreilles au passage.
Le fier nez pointe toujours.
Mais,
Elle n’entend plus.
Elle n’écoute plus.
Elle revient à la cour
D’école
Les mains vides
Et
Le poignard au coeur.
Elle est pourtant là
Ma soeur
Ta pyramide.
La tienne,
À partir de
Rien.
De rien n’oublie pas
Ton courage,
N’oublie pas
Ton combat.
L’impuissance ne t’est plus
Depuis bien longtemps
Collée aux basques.
Tu lui as dit
Coucouche panier
Avec autorité
Même si tu ne savais pas
Ni comment
Ni vers quoi.
Alors,
Rouvre les yeux,
Hors de ton petit carré désert
Prison mesquine
Qui voudrait
La peau d’une
Cléôpatre.
Les conquérantes aussi
Ont besoin
De repos.
Maintenant,
Assise en tailleur
De yogi,
Contemple ta pyramide
Aux mille couleurs.
Tu as saisi
Les pierres
De tous les sols,
Toutes celles
Que personne
Ne voyait,
Tu les a fait
Briller
Et tu as enchanté
Ta tour.
Emerveille-toi !
Et chasse les
Barreaux qui poussent
Ou
Repoussent,
Même des terres les plus
Infécondes,
Ces salauds !
Les prisons n’ont pas
De patrie,
Tu le sais mieux
Que quiconque.
Mais aucune cage
N’aura plus
Jamais
Raison
De ta vie.
Tu l’as promis
Dans toutes tes
Fois,
Dans toutes tes
Langues.
Emerveille-toi
Autant que tu
Emerveilles
Ceux qui t’admirent
En silence.
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