dimanche 29 décembre 2013

Jamais les mains vides

Valise qui pèse,
sac à deux mains,
on pousse, on tire,
on ploie.
C'est que tout est prévu.
Tous les livres.
Tous les jours.
Au cas où.
Des fois que.
La moindre minute.
Le plus petit arrêt de bus.
Les lentes journées de vacances
aussi.
Destination lointaine
Supermarché du coin,
Sait-on jamais ce qui arrive ?
Si on se faisait enlever,
comme le joueur d'échecs,
on bénirait la seule richesse
qui tiendrait en vie.
La situation est extrême,
mais
on sait quand on sort,
pas si on revient.
C'est débile, tu vas juste à la Poste !
Raison de plus mon cher, je suis sûre de devoir patienter
et c'est
in
to

rable.
Ces innombrables minutes
les mains vides.
Elles torturent.
Si on omet.
On oublie les gants,
la poubelle,
mes clefs même.
Jamais le livre.
Et si un de ces exceptionnels et terribles jours,
on a omis,
toute activité cessante,
assis sur le trottoir,
au milieu du tumulte,
on cherche la cloche.
Il s'est passé quelque chose,
il faut le débusquer.
On essaye de pas noyer les pieds
dans le caniveau
à flots.
On trouvera toujours
une petite marche
sympathique,
on posera son menton
sur les genoux
dans les dents.
Inconfortable
mais !
propice à la trouvaille.
C'est comme les gens qui vous disent :
tiens ! J'ai oublié de manger aujourd'hui.
Comme si c'était drôle.
Comme si c'était pas fou.
Exactement pareil.
On en mourrait de faim
d'avoir omis.
La pause sur la petite marche,
c'est aussi pour savoir ce qu'on fait maintenant.
Va chercher ?
Journée sans ?
Librairie en route ?
On change de mode.
Concret ce jour.
Une fois n'est pas coutume.





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