vendredi 13 décembre 2013

L'escalade du fou (24)

Déambulade grotesque
de pont en pont
ivres zigzags
nonchalance déroutante
démarche lunaire
bulbification
bouleversée
nauséeuse
changeons de côté
écartons-nous
tapis rouge
pas rouge honneur
rouge malheur
contagieux
comme la peste,
jambes à son cou tout le monde !
Ecartons-nous
des fois qu’il se passerait un couac
crac
boum
paf
délirant
délictueux
délicieux
liberté factice du fou
en goguette sur son trottoir
pour lui tout seul
minuscule cage intérieure
où impossible de se retourner
tout est haché
brutal
sec
rapeux.
Il parle tout seul le fou
Un mot après l’autre
sans de et dont
sans huile
ca grince
ca colle en même temps
les pieds qui collent au bitume
chaque mot accroche
il faut s’en détacher avec ardeur
alors les petits mots ridicules,
oubliés
pas l’énergie
pas le choix.
Il faut avancer
continuer
même sans tous les mots
même si c’est escarpé
une ascension himalayenne en escarpins,
ca donne une idée de l’épreuve.
Pourtant trottoir parisien
tout gentillet
aspérité maximale quand un petit trou
mais rien à voir.
La montagne est intérieure
la chaîne indomptable
et cette petite imbécile passe inaperçue.
Il y a des claques qui se perdent.
Mais les mains sont prises
Tout est pris
tenus
arraché à son utilité première
naturelle
implicite
donc personne ne comprend ce qui arrive.
Les mains ça sert à montrer, cacher, prendre, comprendre,
le fou il tient son cœur avec ses mains,
toute la vie
tous les jours,
parce que ses organes ne sont pas fixés,
que ça se trimballe
en dévergondés.
Interdit de havre
Interdit de plat
Interdit de calme.

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