mardi 16 mai 2017

Fondus d'amour sans foudre

Le coup de foudre ?
Sûrement pas.
Les feux de l'amour ?
Non plus.
L'éblouissement ?
Pas davantage.
La révélation ?
Toujours pas.


Pourquoi toujours
attendre une
fulgurance ?
Pourquoi l'intensité
immédiate
et brûlante
ferait-elle
valeur ?
Pourquoi le premier coup d'oeil ?
Pourquoi au premier regard ?
Pourquoi le premier instant ?
Pourquoi évidemment ?

Nous ne sommes pas
ni l'un ni l'autre
des Zeus
foudroyants.

Nous ne sommes pas
ni l'un ni l'autre
des amoureux
d'amour.

Nous ne sommes pas
ni l'un ni l'autre
des sprinters
à l'affût.

Nous ne sommes pas
ni l'un ni l'autre
éperdus
d'émotions.

Nous avons vu venir,
doucement,
tendrement,
l'amour calme
et fidèle.
Les corps qui se fondent
et tracent la route
aux âmes.
Nos mains s'emmêlent
et nos cervelles
s'intriquent.
Nous ne sommes pas
perdus
ni l'un ni l'autre
en un seul être,
brouillon,
mi-un mi-deux.
Nous entre-
croisons
peu à peu
jour à jour
lentement
et sûrement
les fibres de nos êtres,
d'abord les plus grossières
et après des années,
jusques aux
capillaires.
Nos cellules sentiront
le parfum de l'autre,
nos atomes accueilleront
la couleur de l'aimé.
Nous serons donc teintés
des nuances infinies
de l'être que nous aimons.
Nous serons riches
de deux millions de nuances.
Deux millions
et puis quatre
et puis huit.
Toujours de deux en deux.

Nous ne sommes pas
ni l'un ni l'autre
des sprinters.
Nous sommes bien
par contre,
l'un et l'autre
de grands
coureurs de fond.

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