jeudi 4 mai 2017

L'ancienne est de retour

Honteusement,
désespérée,
redevenir
celle qu'on croyait
disparue.
Les gens cherchent leurs
disparus.
Je la laisse
s'enfouir
tout au fond
des sables les plus
mouvants
étouffeurs.
Je voudrais
être sûre,
la voir asphyxiée
par un monstrueux
anaconda,
gros comme un tronc,
comme un chêne centenaire
auquel rien
ne résiste.
Je voudrais le voir de mes
yeux,
voir.
Clair.
Mais elle est immuable.
Elle ne s'avouera jamais
vaincue.
Elle revient,
l'ancienne,
celle que je croyais avoir
bien
net
mise à mort.
Elle attaque.
Elle rattrape.
Elle traque.
Elle est inamovible.
Elle était affaiblie,
vivait aux crochets
de la new one.
Mais jamais elle n'a
tout à fait
cessé d'être.
Elle me claque en plein
visage
et elle est puissante.
Elle souffle
et je reprends sa forme.
Rien ne sert
de demeurer debout
face au vent
tempétueux.
Jet me voilà,
chétive,
malingre,
recroquevillée,
silencieuse,
comme un chien battu,
quelques tentatives de
sauver l'honneur,
un cou qui se relève,
essayant la fierté,
au moins assise,
mais c'est bien
peine perdue.
Je rétrograde de
vingt ans.
Je suis gosse
parmi une assemblée
d'adultes francs.
Je suis un énorme
intrus
et me cache derrière
mon sourire.
La peur,
la honte,
m'enveloppent
et ma voix
monte
aux aigus.
Je suis perdue
dans un monde trop
haut
pour moi.

L'ancienne ne démordra pas
tant que...
Jamais.
Alors, crève-cœur ou pas
(beurkkk)
écoutons-la.


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