Patate
a
parfois
le ventre et
la
poitrine
trop
pleins.
Patate
a
parfois
le ventre et
la
poitrine
trop
creux.
Elle
est grosse bébête
ou
vide
squelette.
Elle
voudrait
parfois
aspirer
toutes ces saletés
qui
la pourrissent
de
l'intérieur.
Elle
voudrait
parfois
se
remplir de tout atome
qui
lui échappe,
volette
loin d'elle.
Elle
oscille,
douloureusement
entre
trop-être
et
manque-à.
Elle
ne sait pas
si
d'une minute à l'autre,
elle
sera bibendum
dégoulinant
ou
sac d'os
troué
vidé.
Patate
ne sait pas
ce
qui se passe quand elle est
l'un
ou
l'autre.
Elle
ne sait pas ce
qui
l'engrosse
ou
l'avorte.
Elle
ne sait pas où
court
son être,
le
sien,
le
propre,
celui
qu'elle devrait
préserver
dans
son enveloppe.
Juste
faite pour lui.
Son
être se promène
par-ci
par-là.
Il
resurgit d'un coup
accompagné,
rond
comme une barrique
et
lourd aussi comme un gros porc
fin
prêt.
Elle
n'est rien
et
revoilà son tout,
et
ses autres.
N'importe
qui
s'invite.
Elle
n'a aucun droit de
veto.
Elle
est parfaitement
impuissante.
Elle
y croit du moins.
Et
toujours,
elle
n'y comprend
rien.
Alors,
de
loin et derrière mon stylo,
trop
facile !,
mais
bien sûr !,
je
rêve de parler
à
Patate.
De
lui parler
des
flux et reflux
qui
l'anime elle,
et
tous ses congénères,
de
ces marées,
les
émotions.
Ces
vagues parfois,
plus
rapides que la lente montée des
eaux
ou
leur perte.
Ces
tsunamis aussi
quand
on l'âge de Patate,
si
fréquents,
trop
fréquents,
violents,
enivrants
ou
destructeurs,
qu'on
provoque
ou
qu'on
étouffe.
Je
voudrais lui dire
que
jamais
son
être ne la quitte,
qu'elle
n'est jamais rien,
que
personne n'a droit d'entrée
en
elle.
Que
tout cela,
lui
appartient.
Que
les écarts fous,
les
grands huit
peuvent
cesser,
qu'ils
cesseront,
ou
qu'on se met à les aimer
si
on
y plonge aussi.
Patate,
tu
ne seras ni plus bête
ni
plus folle
à
vivre le grand huit.
Patate,
ne
l'empêche pas,
il
te rattrapera,
ou
la mort.
Quand
tu sens vide,
tu
es pleine de trous noirs
et
pleine quand même.
Quand
tu débordes,
tu
te détestes tant
que
tu t'évinces,
disparais
et
la fiesta pour les
malotrus
sans
moindre
autorisation.
Quand
tu débordes,
tu
restes là
toujours,
pleine
de haine
vide
d'amour.
Quand
tu sens vide,
tu
restes là
pleine
d'espoir
vide
d'amour.
Toujours
tu es
vide
d'amour
et
de
confiance.
Toujours
tu es
pleine
de rage
et
de
terreur.
Et
puis,
tu
videras l'un pour remplir l'autre,
sans
arrêt jusqu'à ce que
l'équilibre
se trouve.
Et
tu diras :
Je
suis pleine de
vide
de ;
je
suis un monde d'émotions.
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