mardi 9 mai 2017

Le trou au coeur

Autrefois,
il y avait
Maman.
Je lui courais après.
Toujours elle manquait.
J'avais un trou au cœur.
J'aurais donné ma vie.
Je ne savais aimer qu'elle.
L'amour de mon enfance.
J'imaginais vivre
loin,
sans,
et de dos.
J'en pleurais
d'avance.
J'imaginais ne jamais
partir,
voler,
construire.
Il n'y avait
qu'elle.
Le monde me blessait
20 fois
25 fois
1000 par jour.
Je ravalais mes larmes.
Longtemps,
bien plus tard
que l'âge.
Et je pensais à elle.
Je rêvais qu'elle m'enlevait,
à la honte
et à la guerre.
L'aimer brûlait,
hantait,
mais sauvait.

Les années
nombreuses
coulèrent
et
l'impensable se produisit :
l'indépendance
et en jouir.
Et voilà
qu'un jour,
revient
ce trou au cœur
quand il est
loin,
sans,
et de dos.
Haut-le-cœur du passé
et lui qui devient
refuge,
havre,
nid.
Je ne suis plus
enfant.
Il n'est pas l'unique
à aimer.
Mais resurgit la cape
de héros
et les supers pouvoirs
dans mon esprit,
ceux de la Maman
d'autrefois.
Il part
et je manque.
Il est là
et je m'ancre.
Je le suivrais comme un toutou
nuit et jour
si j'étais folle.
Je m'attacherais à lui
avec une corde,
sans qu'il le sache,
sans qu'on le voie.
Mais je passerais chaque
minute
autour de lui.
Si j'étais folle,
je camperais devant
toutes les portes,
je le poursuivrais
dans tous ses voyages.
Je ne suis pas
complet folle,
je traverse le trou au cœur
quand il s'arrache.
Et quand le monde blesse
1 fois
2 fois
10 dans la journée,
je souris
car le soir,
mon refuge,
mon havre,
mon nid,
m'attendra
et caressera mes cheveux
tendrement,
le cœur entier,
tous les deux.
Et j'oublierai
le mal.

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